LA BONNE RECETTE POUR VALORISER LES ÉLÈVES
Des écoles de la grande région de Néguac pensent avoir trouvé la bonne recette pour valoriser les élèves et mener une lutte contre l’intimidation. Depuis trois ans, un projet lancé à l’école René-Chouinard de Lagacéville permet aux quelque 115 élèves de p
Tout a commencé lorsque Micheline Savoie, directrice adjointe de l’école RenéChouinard, a participé à une formation au Québec. Lors d’un atelier, un représentant provenant d’une école semblable à RenéChouinard a donné une présentation sur une initiative qui consistait à faire du pain avec les élèves. L’expérience aurait permis de réduire l’intimidation dans cette école québécoise.
«Je me suis dit qu’il fallait absolument faire ça dans ma salle de classe. Je suis allée voir l’agent communautaire et il m’a trouvé une machine à pain. On est ensuite allé chercher des ingrédients et on a commencé. Avec ce projet, j’ai pu intégrer des sciences humaines, de la science et de la mathématique. Les élèves ont adoré. Ils étaient divisés en groupe de deux et chaque matin, ils avaient des tâches.»
Éventuellement, le concept s’est avéré tellement populaire que chaque classe de René-Chouinard a reçu une machine à pain grâce à un coup de main de la Société culturelle Nigawouek et un entrepreneur local.
«J’ai contacté Gérald Lemay, propriétaire du Canadian Tire à Tracadie. Le conseil d’administration avait mis de côté de l’argent pour acheter des machines à pain, mais M.Lemay m’a donné le double de ce qu’on aurait pu se permettre», explique Juliette Breau Barette, présidente de la Société culturelle Nigawouek.
Un an et demi plus tard, des appareils ont été donnés au Centre scolaire communautaire La Fontaine de Néguac, qui regroupe des élèves de la maternelle à la 12e année.
«Cela a eu un effet boule de neige. On a acheté des machines pour les installer dans la section primaire de l’école. Les responsables du Phare (programme pour les jeunes à risque de décrocher) nous ont ensuite contactés pour en avoir une.»
Des problèmes de financement risquaient cependant de freiner l’envol du programme.
«L’achat des machines représente un investissement initial, mais le projet était en train de tomber à l’eau parce qu’on n’avait pas assez d’argent pour acheter les ingrédients», ajoute Mme Breau Barette.
DON D’UNE ENTREPRISE LOCALE
Amédée Savoie, directeur général de la Maison Beausoleil, une entreprise ostréicole de Néguac, a eu vent de la situation. Il s’est engagé à soutenir le programme en achetant les ingrédients. Son don s’élève à environ 3000$.
«C’est important de s’impliquer dans la communauté. On est prêt à participer tant que le projet fonctionne. On sait que les jeunes sont l’avenir. Si on peut les aider et leur montrer l’importance de partager et de travailler ensemble, c’est une bonne chose.»
PLUSIEURS EFFETS POSITIFS
Depuis la naissance du projet, Micheline Savoie et sa collègue Rachel Plourde, directrice de l’école RenéChouinard, constate plusieurs effets positifs dans les salles de classe.
«Au Québec, c’était une école où il y avait beaucoup d’intimidation. Ils se sont aperçus que le projet avait réussi à contrer ça. Nous aussi, on a remarqué qu’en donnant des responsabilités aux jeunes, ils ont moins de temps pour s’attirer des ennuis. En leur donnant un sens de responsabilité, ils gagnent de la confiance et ils se sentent valorisés», dit Mme Savoie.
Jessica Hébert, Justin Alex Breau et Claudie Rousselle ont eu l’occasion de faire du pain l’an dernier. Les élèves de la 6e année du Centre scolaire communautaire La Fontaine ont bien aimé l’expérience. «J’ai aimé ça. C’était bon et c’était le
à faire», lance Jessica Hébert.