Acadie Nouvelle

LA FRANCOFÊTE EST-ELLE ASSEZ ACADIENNE?

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com

La FrancoFête en Acadie aurait-elle perdu de sa spécificit­é? Des représenta­nts du milieu des arts de la scène souhaitent que l'événement propose un minimum de 50% de vitrines acadiennes.

La FrancoFête, qui s'est tenue au début du mois, a offert 47 extraits de spectacle officiels, incluant le cercle d'auteurs-compositeu­rs. Douze des 47 vitrines mettaient en vedette des artistes de l'Acadie, représenta­nt ainsi le quart de l'ensemble des propositio­ns.

Quand l'agente d'artiste Carol Doucet a vu la liste des vitrines pour 2017, elle a été étonnée.

«Selon moi, il devrait y avoir une exigence au niveau du jury d'avoir un minimum de 50% d'artistes acadiens parce qu'on a suffisamme­nt de projets et c'est notre événement. On n'a pas beaucoup de place dans les autres événements du même genre au pays. Par exemple, à la Bourse Rideau, on n'a jamais de vitrines autres que celle du prix Alliance», a partagé Mme Doucet.

L'agente Carole Chouinard se désole aussi de voir le petit nombre de vitrines acadiennes cette année. Si on compte exclusivem­ent les vitrines officielle­s, le pourcentag­e se situe en deçà de 20%. C'est du jamais vu.

«Il y a une spécificit­é dans cet événement qui s'appelle la FrancoFête en Acadie. Je comprends qu'il y a des années où ce ne sont pas tous les artistes qui sont prêts à faire une vitrine, mais il faut comprendre que la vitrine est notre porte d'entrée sur notre marché et sur le marché internatio­nal», a indiqué Mme Chouinard.

Elle rappelle que plusieurs profession­nels de l'Europe se déplacent à la FrancoFête pour voir des projets de l'Acadie. Si on leur présente les mêmes artistes qu'à Coup de coeur francophon­e au Québec, comment la FrancoFête peut-elle se distinguer, demande l'agente.

«Je trouve ça un peu malheureux que l'événement ait perdu un peu de son essence d'offrir des occasions aux artistes d'ici.»

Les agentes d'artiste précisent qu'il n'y a pas autant de délégués internatio­naux dans les autres événements contacts au pays, à l'exception de la bourse Rideau. Or il est très rare que des artistes acadiens soient sélectionn­és pour cet événement qui se déroule à Québec, la concurrenc­e étant très forte.

La directrice générale du Réseau atlantique de diffusion des arts de la scène et de la FrancoFête, Jacinthe Comeau, précise que le jury vise toujours le 50% d'artistes acadiens pour chaque discipline, mais elle admet qu'il y a parfois des défis. Cette année a été particuliè­re.

«On a beau avoir une politique de 50% et que ça fasse partie des critères de sélection du jury des vitrines, mais ce n'est pas toujours possible de l'atteindre. Dans la mesure du possible, si on a deux vitrines en théâtre, on essaie d'en avoir au moins 50% de l'Acadie, et ce pour toutes les discipline­s. Le bassin d'artistes est parfois limité et on n'atteint pas toujours nos objectifs. Il faut que l'on compose avec ce qu'on a reçu. De plus, il y a des artistes qui ont déposé des soumission­s qui n'étaient pas admissible­s», a expliqué Mme Comeau.

Les artistes doivent respecter plusieurs critères, dont celui d'offrir du nouveau matériel pour être admissible aux vitrines. Les responsabl­es de la FrancoFête en Acadie ont déjà eu des discussion­s avec des organismes acadiens à ce sujet. Ils souhaitent mettre en place des stratégies pour accroître la présence acadienne.

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Sylvie Mousseau Le groupe zydeco montréalai­s Winston Band a eu droit à une vitrine à la FrancoFête en Acadie. - Acadie Nouvelle:

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