Acadie Nouvelle

Le homard vivant et le homard transformé sont loin de faire face aux mêmes problèmes

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Le marché du homard vivant n’a pas subi la même chute de prix que le marché du homard transformé cet automne. Les pêcheurs du détroit de Northumber­land ont traversé une saison en dents de scie, alors que ceux de la baie de Fundy vivent une saison «exceptionn­elle».

À l’automne 2016, les pêcheurs de la baie de Fundy ont reçu 6,50$ la livre pour le homard (carapace de 81 mm ou plus), alors que ceux du détroit de Northumber­land ont reçu 6,00$.

En 2017, les Néo-Écossais ont encore une fois reçu 6,50$ la livre, mais les Néo-Brunswicko­is n’ont obtenu que 4,75$.

La chute du prix dans la zone 25, qui s’étend de Pointe-Sapin à Pugwash, en Nouvelle-Écosse, a suscité du mécontente­ment, particuliè­rement dans le Nord. En août, des pêcheurs ont manifesté contre les faibles prix devant une usine de transforma­tion à Sainte-Anne-deKent, la forçant à cesser ses activités pour la journée.

Dans la zone 35, soit la côte néo-écossaise de la baie de Fundy, «tout le monde est très content».

«Le prix a été de 6,50$ la livre. C’est un bon prix. C’est un prix semblable à l’an dernier, mais les débarqueme­nts sont bien meilleurs», affirme Chris Hudson, président de la Bay of Fundy Inshore Fishermen’s Associatio­n (Associatio­n des pêcheurs de la baie de Fundy).

«C’est une très bonne saison. Les prises sont excellente­s. Au printemps, ça tournait au ralenti. C’était notre pire printemps en 15 ans. Mais l’automne a été exceptionn­el», dans la zone de pêche 35.

Une différence importante entre le homard du détroit de Northumber­land et celui de la baie de Fundy est la dureté de sa carapace. Sur la côte est du Nouveau-Brunswick, le homard est de carapace molle, ce qui le rend idéal pour la transforma­tion. Dans la baie de Fundy, il est de carapace dure, donc bien adapté au marché du homard vivant.

Depuis septembre, un tarif de 8% sur le homard vivant exporté en Europe a été éliminé grâce à l’Accord économique et commercial global (AECG). Cela a relancé l’intérêt des importateu­rs du sud de l’Europe, notamment l’Italie et l’Espagne, pour le homard de la Nouvelle-Écosse.

Les homardiers de la baie de Fundy, qui ont pris le large le 15 octobre, sont les premiers à pêcher depuis l’entrée en vigueur de l’AECG.

«C’est trop tôt pour dire quel impact ça aura. Mais les acheteurs de homard vivant du sud de l’Europe, où ils sont plus sensibles aux prix, sont de retour et ils demandent des estimation­s de prix», a fait savoir Geoff Irvine, directeur général du Conseil du homard du Canada.

En plus de l’intérêt renouvelé en Europe pour le homard néo-écossais, le marché du homard vivant ne fait vraisembla­blement pas face au même problème de surabondan­ce que le marché du homard transformé.

Des intervenan­ts ont affirmé à l’Acadie Nouvelle dans les derniers mois que les usines peinent à écouler leurs stocks depuis le printemps. Plusieurs montrent du doigt le taux de change et le prix élevé payé aux homardiers au début de l’année.

M. Hudson mentionne que le prix sur les quais a baissé de 6,50$ à 6$ la livre lors de l’ouverture de la saison de pêche dans la zone 36, le 8 novembre. La zone comprend la majorité des eaux néobrunswi­ckoises de la baie de Fundy. Il prévoit une autre baisse de 50 cents la livre dès l’ouverture de l’importante zone 34, soit le sud-est de la NouvelleÉc­osse, lundi.

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Depuis septembre, un tarif de 8% sur le homard vivant exporté en Europe a été éliminé grâce à l’Accord économique et commercial global (AECG). - Archives
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