Le ministre Bourque réfute les arguments du Réseau de santé Vitalité
Le ministre de la Santé réfute les arguments du Réseau de santé Vitalité sur la portée son projet de loi sur la privatisation de la gestion du Programme extramural.
Benoît Bourque a réagi, vendredi, aux critiques des dirigeants de Vitalité qui estiment que le projet de loi 5 ratisse trop large et ouvre la porte à la privatisation d’autres services de santé.
M. Bourque assure que son projet de loi se limite à l’initiative déjà annoncée qui consiste à confier la gestion du Programme extra-mural à l’entreprise sans but lucratif Medavie.
«Tout ce que les régies régionales de santé faisaient comme services extra-muraux, hors le Programme extra-mural, vont demeurer complètement les mêmes. Il n’y a rien qui va changer de ce côté-là.»
«Ce qui est insinué par d’autres gens, que ceci ouvre la porte (à la privatisation), la réalité, c’est qu’avant (la loi) tout ce qu’on fait maintenant permettait déjà de le faire de toute façon», dit-il.
«On ne fait que préciser les définitions pour clarifier les services extra-muraux octroyés par les régies régionales de santé et les services extra-muraux faits par le Programme extra-mural.»
Le projet de loi 5 a continué d’être débattu en comité à l’Assemblée législative, vendredi.
Pressé de questions par le député de l’opposition officielle Ross Wetmore, le ministre de Santé a assuré que son gouvernement n’imposerait pas de frais d’utilisation aux patients du Programme extra-mural lorsqu’il sera géré par le privé.
«Je ne peux pas prédire ce qu’un futur gouvernement progressiste-conservateur ferait (...), mais je peux dire sans l’ombre d’un doute que nous (les libéraux), en tant que gouvernement, n’imposerons pas de frais d’utilisation pour le Programme extra-mural», a promis Benoît Bourque.
M. Wetmore a rappelé au ministre que c’est un gouvernement libéral qui a mis fin en 2009 à la gratuité des services ambulanciers (également gérés par Medavie) et que c’est un gouvernement progressiste-conservateur qui l’a restaurée en 2014.
Toujours sceptique malgré la promesse du ministre, le député a proposé d’ajouter un article dans le projet de loi 5 afin d’interdire explicitement les frais d’utilisation pour l’extra-mural.
M. Bourque a rejeté l’idée de M. Wetmore en expliquant que la province n’a pas l’habitude de mettre ce genre de clauses dans ses lois.
Benoît Bourque avait déjà révélé que le contrat en train d’être négocié avec Medavie prévoit une rémunération selon sa performance.
À partir du 1er janvier, l’entreprise recevra 2,6 millions $ chaque année pour gérer le programme et jusqu’à 1,8 million $ supplémentaire selon certains indicateurs de performances comme l’augmentation du nombre de visites à domicile et le taux de satisfaction des patients.
Le ministre de la Santé a cependant révélé pour la première fois, vendredi, que Medavie pourrait perdre la totalité du montant prévu pour l’amélioration de la performance (le 1,8 million $) et une partie de la somme de gestion (les 2,6 millions $) si le service se détériore sous sa gouverne.
«Si Medavie va en dessous sur le niveau de service de base qui est établi dans le contrat, il sera pénalisé au-delà du 1,8 million $», a-t-il dit.
Fredericton refuse toujours de dévoiler le contrat avec Medavie avant qu’il ne soit signé.