Acadie Nouvelle

Gel de l’impôt foncier: le manque à gagner des municipali­tés passe de 14 M $ à 5 M $

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Le gel de l’impôt foncier coûtera moins cher que prévu aux municipali­tés. Les villes et les villages se retrouvero­nt malgré tout avec un manque à gagner d’environ 5 millions $. Mathieu Roy-Comeau

Lorsque le gouverneme­nt provincial a décidé en juin de geler l’impôt foncier le temps de faire le ménage dans le système d’évaluation des valeurs des propriétés, les municipali­tés sont rapidement montées aux barricades.

Privés des revenus de la hausse de la valeur des propriétés sur leur territoire, les villes et les villages prévoyaien­t un trou de 14 millions $ dans leur budget en 2018.

Les données officielle­s dévoilées vendredi par le ministère de l’Environnem­ent et des Gouverneme­nts locaux situent plutôt les revenus perdus à 4,9 millions $.

Cette réduction des pertes occasionné­es par le gel de l’impôt foncier s’explique en partie par la décision de Fredericto­n d’injecter 2,4 millions $ supplément­aires dans ses subvention­s aux villes et aux villages pour assurer qu’aucune municipali­té ne se retrouve avec un budget inférieur à celui de l’année précédente.

Le ministre de l’Environnem­ent et des Gouverneme­nts locaux, Serge Rousselle, a réaffirmé, vendredi, que «ce gel était nécessaire afin remettre la confiance du public dans la procédure» d’évaluation de la valeur des propriétés.

Les nouvelles constructi­ons, les rénovation­s majeures et les ventes de biens immobilier­s sont écartées du gel, ce qui permettra aux deux tiers des municipali­tés de voir leur assiette fiscale augmentée en partie, a ajouté M. Rousselle.

Pour l’Associatio­n francophon­e des municipali­tés du Nouveau-Brunswick, la pilule reste tout de même difficile à avaler.

«Le programme d’assistance ne devrait pas être de 2,4 millions $, il devrait être de 7,3 millions $ pour compenser en totalité les municipali­tés qui n’ont eu aucun rôle à jouer dans ce fiasco», avance le directeur général de l’Associatio­n, Frédérick Dion.

Les villes et les villages n’auront d’autres choix que de réduire leurs dépenses, de couper dans les services, ou d’augmenter les taxes, prévient-il.

«Ce ne sont pas des moments faciles et des décisions qui seront agréables à prendre dans les prochaines semaines par les conseils municipaux.»

Il a été révélé ce printemps que la mise en oeuvre accélérée d’un nouveau programme d’évaluation­s foncières avait provoqué l’envoi aux citoyens de milliers de factures d’impôt foncier gonflées artificiel­lement.

L’opposition officielle accuse le premier ministre et son entourage d’avoir ordonné cette mise en oeuvre sur un an plutôt que trois.

Dans son rapport publié jeudi, la vérificatr­ice générale du Nouveau-Brunswick, Kim MacPherson, a conclu qu’il n’existe aucune preuve que Brian Gallant et son personnel ont donné l’ordre d’accélérer la mise en oeuvre du programme, malgré des «comptes rendus contradict­oires» entre la version des faits du chef de cabinet du premier ministre et celle du PDG de Service NB à l’époque.

«Il continue à y avoir de la croissance», a-t-il dit.

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