FACTEUR HEURTÉ PAR UNE VOITURE: L’ACCUSÉ DEMEURE DÉTENU
Michael MacGarvie, âgé de 45 ans, d’Eel River Crossing, a formellement été accusé lundi de conduite dangereuse ayant causé des lésions corporelles sur la personne de Christopher Snow, un facteur de la région de Campbellton.
L’accident s’est produit vendredi vers 14h30 sur la rue Vanier à Campbellton (Richardville). Ce secteur est redouté par les facteurs en raison de l’absence de trottoir. Ils doivent donc marcher très près de la route.
L’accusé conduisait alors un véhicule de marque Kia Forte en direction de Dalhousie. Pour une raison inconnue, il aurait quitté sa voie et été frappé violemment le facteur âgé de 37 ans qui se trouvait de l’autre côté du chemin. Le véhicule s’est immobilisé à la suite de l’impact et son conducteur – Michael MacGarvie – a été mis en état d’arrestation quelques instants plus tard.
Pour ce qui est de Christopher Snow, il a été transporté d’urgence à Moncton où son état est toujours qualifié de critique.
Lors de sa comparution, l’accusé a demandé à la juge Suzanne Bernard plus de temps afin d’enregistrer un plaidoyer et pour retenir les services d’un avocat. Il a également demandé à être libéré en attendant la suite des procédures.
La juge a rejeté cette requête. Les motifs de sa décision font toutefois l’objet d’un interdit de publication.
M. MacGarvie devra donc demeurer en détention jusqu’à sa prochaine comparution, soit le 11 décembre, moment où il devra enregistrer son plaidoyer.
MÉTIER À RISQUE
Jason Burns est facteur au bureau de Campbellton depuis maintenant huit ans. Il est un des six facteurs qui livrent le courrier à pied dans cette région. Lundi, il a tenu à assister à la comparution du conducteur qui a happé son collègue et ami.
«Je suis ici pour montrer qu’on est tous solidaires. Chris est une bonne personne, un bon père de famille qui ne faisait que son boulot. Il ne méritait pas du tout ce qui lui est arrivé et j’espère que justice sera rendue», a-t-il confié.
Les facteurs de Campbellton parcourent en moyenne une trentaine de kilomètres chaque jour. Vendredi, Christopher Snow arrivait à la fin de son trajet lorsqu’il a été heurté par le véhicule. Ironiquement, lui et ses collèges blaguaient justement avec leur confrère au sujet des collisions.
«Ce qui est triste, c’est que Chris n’aurait pas dû se trouver là à ce moment. Le courrier avait été retardé cette journée d’environ une heure, ce qui arrive parfois. On a appris l’accident peu de temps après qu’il se soit produit. Ce fut un choc pour nous tous, et ce l’est toujours aujourd’hui (lundi). On est encore très inquiets pour Chris, car sa situation est toujours critique selon ce que nous rapporte sa famille», indique M. Burns.
Le jeune facteur est en effet toujours à Moncton et dans un bien piètre état. Il souffrirait de plusieurs fractures, dont deux aux vertèbres cervicales, en plus d’avoir subi une importante hémorragie cérébrale.
Le métier de facteur est beaucoup plus à risque qu’on le pense, souligne M. Burns.
«Les gens n’ont pas idée», confie-t-il, avouant avoir lui-même passé bien près de se faire renverser par une voiture à deux reprise.
«L’une d’entre elles était à une traverse piétonnière dans une zone scolaire par un conducteur qui roulait près de 80 km/h. On est près de la route, on la traverse. Nous sommes dans le trafic une grande partie de la journée. Les risques de collisions sont donc réels», souligne-t-il.