La famille en quête de preuves
La famille reconnaît que les probabilités qu’une bouteille conserve son étanchéité aussi longtemps et s’échoue à cet endroit sans se briser sont infimes. Elle est pourtant convaincue de détenir un trésor d’histoire et entend obtenir la confirmation de spécialistes. Un laboratoire québécois de recherche en histoire et archéologie a accepté d’étudier la bouteille et son contenu. Une équipe se chargera de dater l’artefact à partir de janvier. «Ils me proposent une étude paléographique de l’écriture et une analyse de la composition chimique de l’encre et du papier pour voir si ça correspond bien à la cette période-là. On va leur envoyer tout le matériel.» Il sera difficile de retracer l’origine de la bouteille, car celle-ci ne comporte aucune marque ou indication. «Par contre, j’ai contacté les Archives provinciales du Nouveau-Brunswick, ils m’ont confirmé que ce type de papier existait à l’époque», avance M. Cherfouh. Le Dieppois a également envoyé une copie de la lettre à l’Association Française du Titanic. «C’est eux qui m’ont dit de faire authentifier la lettre, pour prouver que ce n’est pas de la comédie. C’est difficile de croire parce que le papier est très bien conservé. Le message a plus de 100 ans et on dirait qu’il a été écrit l’année passée!» Mathilde Lefebvre a-t-elle lancé le message à la mer comme un simple jeu? Comment la bouteille a-t-elle pu se retrouver 105 ans plus tard dans la baie de Fundy? Certaines questions resteront probablement sans réponse. Le couple n’a pas encore décidé ce qu’il fera de la lettre si elle s’avère authentique. Ils aimeraient retrouver la descendance de la famille Lefebvre et comptent informer de leur découverte la mairie de Liévin, qui a installé en 2002 une plaque commémorative dédiée à Mathilde et à sa famille. «Ma mission c’est de faire connaître le message de la victime, lance M. Cherfouh. On aimerait peut-être la remettre à un musée, l’Association Française du Titanic est intéressée par la découverte. Ç’a une valeur historique et morale, ça n’a pas de prix.» - SD