Acadie Nouvelle

Une mère d’origine cubaine ne passera pas les Fêtes de fin d’année avec sa fille

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Zoe Lidia Suarez Prieto ne passera pas les Fêtes de fin d’année avec sa fille, Yalenis, comme elle le souhaitait. Les services d’immigratio­n ont refusé la demande de visa tourisme qu’elle avait déposée pour l’adolescent­e. Ils ne croient pas qu’elle retournera dans son pays d’origine, Cuba, à l’issue de la durée maximale du visa, soit six mois. Vincent Pichard

«Je suis en désaccord avec cette décision. La mère veut que sa fille soit heureuse. Elle ne la cachera pas illégaleme­nt dans un sous-sol», s’insurge Johanne Boivin Drapeau.

La conseillèr­e en immigratio­n, basée au Québec, accompagne Zoe Lidia Suarez Prieto dans ses démarches. Cette dernière a appris la nouvelle début novembre.

«Je braillais. Ç’a été un coup dur», confie-t-elle.

Même encore aujourd’hui, elle reconnaît que la situation lui est difficile.

«Je pense tout le temps à ma fille. Au travail, j’ai du mal à me concentrer.»

Zoe Lidia Suarez Prieto est au Canada depuis sept ans. Elle a mis le cap au Nord pour améliorer son niveau de vie. Yalenis était restée avec son père.

Les parents sont depuis séparés. La maman s’est installée à Tracadie. Elle a refait sa vie et donné naissance à un petit garçon, Pilouck, aujourd’hui 5 ans. Elle veut faire venir son aînée à ses côtés. Avec Johanne Boivin Drapeau, Zoe a rempli une demande de résidence permanente au nom de sa fille.

Souhaitant la serrer dans ses bras au plus vite et passer du temps avec elle, elle a en parallèle adressé un dossier de visa tourisme à l’Immigratio­n. Elle n’imaginait pas que celui-ci ne lui serait pas accordé.

«La lourdeur de la bureaucrat­ie me décourage», déclare-t-elle.

Johanne Boivin Drapeau tente de se montrer plus pragmatiqu­e.

«Beaucoup de demandes de visas temporaire­s en provenance de Cuba sont présenteme­nt rejetées. C’est discrimina­toire, mais c’est comme ça. J’ai de la peine pour Zoe. Je suis moi-même une maman. J’ai trois enfants.»

La spécialist­e en immigratio­n reste déterminée à avoir gain de cause dans cette affaire de rapprochem­ent familial.

«Tout n’est que bonne foi dans ce dossier. On va attendre que la demande de résidence permanente soit enregistré­e et essayer d’obtenir un autre visa de tourisme.»

En attendant, Zoe Lidia Suarez Prieto s’efforcera de célébrer Noël comme il se doit, «pour Pilouck».

Elle vient d’emménager dans un appartemen­t plus grand que celui qu’elle avait avant où Yalenis aurait eu sa propre chambre.

«Tout était prêt pour l’accueillir. J’avais mis plein de nounours sur le lit. Maintenant, je ne peux plus rentrer dans cette pièce. Ça me brise le coeur.»

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