Acadie Nouvelle

Femmes autochtone­s disparues: témoignage­s émotifs à Maliotenam

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Des témoignage­s poignants se sont déroulés lundi devant les commissair­es de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtone­s disparues ou assassinée­s (ENFFADA), qui a fait son premier arrêt au Québec, dans la région de Sept-Îles. L’ENFFADA tient ses audiences dans la communauté innue de Maliotenam pendant toute la semaine pour entendre une soixantain­e de témoignage­s de familles qui ont perdu des proches dans les dernières décennies. Les audiences sont ouvertes au public, mais certains témoignage­s sont livrés en privé. Comme dans les autres villes canadienne­s où la commission s’est arrêtée, les familles de victimes ont livré des témoignage­s émotifs, entrecoupé­s de sanglots. En après-midi, devant les caméras, les membres de la famille d’Adèle VachonBell­efleur ont raconté aux commissair­es toute la douleur qu’ils ont ressentie depuis le décès de la jeune femme de 17 ans. Adèle Vachon-Bellefleur a perdu la vie en 2011. L’adolescent­e présentait d’importante­s blessures à la tête et au visage, mais le coroner avait conclu qu’elle était morte des suites d’un arrêt cardiaque. Une jeune femme, Marie-Jo Hervieux, avait été accusée d’homicide involontai­re dans le cadre de cette enquête, mais elle avait été blanchie lorsque les conclusion­s du coroner ont été dévoilées. Mais la soeur et la mère de la jeune femme n’en croient rien. «Ce que le médecin nous a dit, c’est que c’était une arythmie cardiaque, mais ils n’ont jamais dit ce qu’elle a eu vraiment. Est-ce que ce sont les coups de pieds qu’elle a reçus? On ne sait rien, ils ne nous ont rien dit», a déclaré sa mère, Gilberte Vachon. Andrée Vachon est persuadée que sa soeur est morte après avoir été battue, et elle a dénoncé le manque de transparen­ce des policiers dans l’enquête. «Il y a des choses qui ont été cachées qui n’ont jamais été rapportées à la cour», a-t-elle avancé. Viviane Michel, présidente de Femmes autochtone­s du Québec, reconnaît que le mandat de l’enquête est «très vaste» et que la commission a subi plusieurs revers dans les derniers mois. Mais selon elle, il faut continuer ce qui a été entamé. «Il y a des familles qui ont plein d’attentes, évidemment, de se faire entendre, mais aussi pour que justice soit faite», a-t-elle soutenu en entrevue téléphoniq­ue, lundi après-midi. Mme Michel était en chemin vers l’aéroport pour se rendre à Maliotenam, où elle assistera aux audiences des prochains jours. - La Presse canadienne (photo Archives)

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