Images rémanentes: histoire de l’art en Acadie vue par 13 créateurs
Treize artistes entament la réalisation d’oeuvres d’art permanentes destinées à créer un itinéraire artistique dans la ville de Moncton. Ce parcours singulier survolera l’histoire de l’art en Acadie.
Les commissaires Michelle Drapeau et Élise Anne LaPlante du projet Images rémanentes ont franchi une nouvelle étape en dévoilant les 13 artistes qui participeront à ce vaste parcours artistique. Financé à partir du projet Nouveau chapitre du Conseil des arts du Canada, ce projet d’envergure initié par trois galeries et centre d’artistes de la ville, est estimé à 220 000$.
«On a très rarement eu l’occasion de produire des projets aussi gros en Acadie et de pouvoir rassembler autant d’artistes autour d’un projet commun. C’est vraiment un honneur de pouvoir y participer», a déclaré Michelle Drapeau.
La commissaire originaire de Dieppe, maintenant établie à Québec, est heureuse de revenir en Acadie pour monter un projet en art actuel. Celle qui porte plusieurs chapeaux est aussi commissaire adjointe pour la biennale Manif d’art de Québec et assistante conservatrice de l’art actuel au Musée national des beaux-arts du Québec. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’art actuel et aux pratiques du moment.
«J’ai toujours rêvé de pouvoir venir travailler en Acadie. Quand j’ai vu l’annonce du projet, j’étais automatiquement vendue.»
La plupart des artistes retenus sont de la région de Moncton comme Maryse Arseneault, Marjolaine Bourgeois, Luc A. Charette, Mathieu Léger, Alisa Arsenault, Jared Betts, Jean-Denis Boudreau, Dominik Robichaud et Mario Doucette. La sélection comprend aussi l’artiste originaire de Tracadie, Marika Drolet-Ferguson, et Émilie Grace Lavoie d’Edmundston. Jacinthe Loranger et Mathieu Boucher Côté complètent la distribution. Michelle Drapeau explique que la sélection mise sur des projets en continuité avec la pratique des artistes.
«Images rémanentes, c’est une volonté de créer de nouvelles oeuvres dans des lieux publics pour créer un parcours dans la ville de Moncton dans des lieux intérieurs et extérieurs. Chaque artiste doit produire un projet qui relate d’une manière ou d’une autre la contribution importante d’un organisme, d’un acteur, d’un événement dans le foisonnement culturel et artistique en Acadie», a précisé la commissaire.
Les concepteurs entendent ainsi dresser un portrait inclusif, diversifié et interdisciplinaire de l’histoire de l’art en Acadie. Le projet ouvre la porte à tous les médiums imaginables: peinture, sculpture, performance, installation sonore et photographie. Ce seront des oeuvres d’art public un peu différentes de ce qui se fait traditionnellement. Les commissaires ont eu envie de présenter des sujets inexplorés de histoire de l’art en Acadie.
L’apport de Claude Roussel comme artiste, pédagogue et acteur important du développement de l’art contemporain sera souligné dans cette exposition. Les arts et la littérature, l’exposition des miroirs de 1976, le savoir-faire artisanal ou encore l’oeuvre de Guy Duguay figurent parmi les thèmes qui seront abordés par les artistes.
Le public pourra suivre la production artistique tout au long de l’année 2018 sur les médias sociaux et lors d’événements spéciaux. Les oeuvres seront installées dans divers lieux de la ville.
«Ce sont de très gros projets. La majorité des artistes font face à une contrainte pour la première fois, celle de devoir créer une oeuvre qui sera permanente. Ils doivent réfléchir à des contraintes matérielles et comment assurer une certaine pérennité à leurs oeuvres.»
Les commissaires qui accompagnent les artistes dans la création rédigeront des textes analytiques sur chacun des projets. Elles se proposent d’ériger un parcours accessible. Chaque oeuvre sera assortie d’un texte explicatif. Images rémanentes inclura un site web interactif. L’exposition sera inaugurée en décembre 2018.