LE SOULAGEMENT DE DIANE DOIRON
EXCUSES DE JUSTIN TRUDEAU À LA COMMUNAUTÉ LGBTQ2
Diane Doiron, de Pointe-Sapin, a eu droit à un échange personnel et émotif avec le premier ministre Justin Trudeau, mardi. Ayant reçu les excuses du chef du gouvernement, elle poursuit le chemin de la guérison après avoir souffert en tant que militaire lesbienne dans les années 1980.
Diane Doiron porte sur ses épaules le poids de son expérience dans la Marine royale canadienne depuis une trentaine d’années.
L’Acadienne rêvait d’une carrière militaire depuis son enfance quand elle s’est inscrite dans les Forces canadiennes. En peu de temps, le rêve est devenu un cauchemar. Pendant les 18 mois de son service, elle a périodiquement été confrontée par une unité d’enquête spéciale exigeant qu’elle confesse son homosexualité et qu’elle démasque ses collègues homosexuels.
Depuis, elle vit avec des troubles d’anxiété et souffre de dépression.
Assise dans la galerie de la Chambre des communes, mardi, elle a écouté le discours d’excuses à la communauté lesbienne, gaie, bisexuelle, transgenre, queer et bi-spirituelle de Justin Trudeau.
Dès les premières paroles, elle a été emportée par l’émotion.
«J’avais les larmes aux yeux tout le long. La façon dont il nous a parlé était vraiment touchante. Ça venait vraiment du coeur.»
Mme Doiron dit avoir été «vraiment bien traitée» tout au long de son séjour à Ottawa. Le gouvernement a mis le paquet afin de s’assurer que les victimes comprennent qu’ils étaient des invités spéciaux.
«Je vais pleurer à nouveau en y pensant. Il y a eu une vraie acceptation de qui nous sommes. Je ne marche plus avec la même pesanteur aujourd’hui. Il y a un poids qui a été enlevé de mes épaules.»
FAIRE PLEURER LE PREMIER MINISTRE...
Après le discours de Justin Trudeau dans la Chambre des communes, Mme Doiron a été invitée à une réception avec d’autres membres de la communautés LGBTQ2. Quelques instants plus tard, elle a été invitée dans une salle à part pour une rencontre plus privée avec M. Trudeau.
C’est alors que la femme de Pointe-Sapin a eu l’occasion d’échanger quelques paroles avec le premier ministre.
Elle l’a remercié d’avoir visité le Nouveau Brunswick pendant la crise de verglas au début de l’année. En tant que pompier volontaire, le geste lui a laissé une forte impression.
Elle lui a ensuite dit que son père, Pierre Elliott Trudeau, «aurait été fier de lui».
«Pierre Elliott Trudeau avait commencé les démarches pour nous protéger. Son fils a fini le travail cette semaine en faisant des excuses. Je pense que c’est à ce moment-là qu’il a commencé à pleurer. C’était vraiment touchant.»
Une image du moment a été captée. Dans la photo (ci-contre), on peut voir Mme Doiron qui parle à M. Trudeau, alors que celui-ci s’essuie l’oeil.
«Quand ils m’ont poussée en dehors des Forces armées, je me suis sentie comme si je n’étais pas assez bonne… je ne me sentais pas Canadienne à cause de ça. Mardi, on est redevenu Canadien, parce qu’ils nous acceptent pour qui on est.»