Cour suprême bilingue: Jagmeet Singh désavoue Yvon Godin, puis se ravise
Le chef du NPD du Canada, Jagmeet Singh, croit que les juges de la Cour suprême doivent être bilingues, après avoir laissé entendre le contraire pendant quelques heures. Acadie Nouvelle et La Presse canadienne
M. Singh a précisé sa position dans un communiqué de presse.
«Pour clarifier, je crois fermement que les juges de la Cour suprême devraient être bilingues, donc avoir une compréhension fonctionnelle dans les deux langues officielles. C’est la seule façon de s’assurer que la justice soit rendue pour chaque personne au Canada dans l’une de nos deux langues officielles.»
Plus tôt dans la journée, M. Singh avait désavoué la position traditionnelle de son parti.
Il avait exprimé l’avis que les juristes autochtones ne devraient pas avoir une barrière supplémentaire à l’accession au banc du plus haut tribunal au pays.
La maîtrise des deux langues officielles ne devrait donc pas être un critère d’embauche dans le cas des Autochtones qui aspirent à un siège à la Cour suprême, avaitil exprimé.
Cette position était en totale contradiction avec le projet de loi qu’a porté le député néo-démocrate François Choquette, et qui a été battu en Chambre il y a quelques semaines. Avant lui, l’ancien député d’Acadie-Bathurst, Yvon Godin, avait été le champion de cette cause.
Le prédécesseur de Jagmeet Singh à la barre du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a lui aussi toujours été un farouche défenseur du critère du bilinguisme pour les juges de la CSC.
Face à la controverse naissante, M. Singh a préféré éliminer tout doute sur son appui à une Cour suprême bilingue.
Il rappelle toutefois que les langues autochtones ont «historiquement été grossièrement négligées par nos institutions».
Il se dit ouvert aux suggestions sur la façon d’appuyer la promotion des juges de communautés autochtones, tout en respectant le critère du bilinguisme.
«Bien que nous n’ayons pas actuellement la solution, je crois que nous pouvons en trouver une en travaillant en collaboration. J’espère sincèrement que nous verrons dans un avenir rapproché un juge de la Cour suprême issu d’une des Premières Nations ou d’origine métisse ou inuite.»
Le chef néo-démocrate a formulé ces propos lorsqu’il a été invité à réagir à la nomination de la juriste originaire de Montréal Sheilah L. Martin au poste de juge à la Cour suprême.