Saint-Quentin, une ville depuis maintenant 25 ans
La municipalité de Saint-Quentin a franchi en 2010 le cap des 100 ans d’existence. Ce n’est toutefois que beaucoup plus récemment qu’elle est ville.
C’est le 11 décembre 1992 plus précisément que le village de Saint-Quentin est devenu officiellement une ville, un changement de statut qui fait depuis l’orgueil de sa population. Car il faut dire que le club est tout de même passablement sélect au NouveauBrunswick où l’on ne compte que 26 villes.
Ce changement de statut fut proposé par le président de la Chambre de commerce, Léopold Ouellet. On espérait accroître l’économie locale ainsi que le tourisme… tout en gagnant un peu en prestige. La proposition a mis moins d’une année à être entérinée par Fredericton.
L’un des critères à l’époque pour devenir une ville était d’avoir une population minimale de 1500 habitants, un critère que respectait et que respecte toujours SaintQuentin avec ses 2200 citoyens. Il fallait également démontrer une saine santé financière.
La municipalité a récemment souligné le passage de ce premier quart de siècle en organisant différentes activités, dont un banquet. L’historien amateur Lionel Castonguay a raconté l’histoire de cette modification d’incorporation et exposé sa vision de sa ville. Pourquoi changer de statut? Quels sont les avantages?
«On parle surtout ici de prestige et de reconnaissance. Du jour au lendemain, les citoyens n’ont pas vu une grosse différence. Cette reconnaissance s’est surtout faite sentir à d’autres niveaux, comme dans le milieu des affaires et de la politique. Ça peut paraître anodin, mais on se retrouve sur les panneaux routiers, les cartes touristiques, etc. Étant une ville, ça ouvre des portes, ça te donne du poids. Tu parles avec d’autres acteurs provinciaux, avec les autres villes. Ça te met sur la carte à tous les niveaux», indique-t-il.
Selon M. Castonguay, les citoyens de Saint-Quentin sont fiers de leur communauté et de son titre de ville. Et c’est probablement cette même fierté qui fait en sorte qu’ils n’étaient pas disposés, il y a quelques années à peine – lors des démarches de fusion avec ses DSL voisins –, à abandonner ce statut pour celui de communauté rurale.
«Je crois que les gens voulaient s’unir, mais ils voulaient également conserver le titre de ville. C’est devenu un symbole important pour la communauté», souligne M. Castonguay.
Qu’en est-il pour les prochaines 25 années? Car Saint-Quentin a beau être une ville, celleci est loin d’être à l’abri des coupures de services.
«C’est vrai qu’on doit se battre continuellement et ça, c’est en grande partie dû à notre faible population», explique la mairesse Nicole Somers.
Lors du dernier recensement, SaintQuentin était pourtant l’une des rares communautés du nord de la province à avoir connu une croissance.
«Mais ce n’est pas suffisant. Nous avons besoin de plus de citoyens. Nos entreprises également ont des postes à combler et n’y parviennent pas. Nous devons donc nous attaquer à ce problème et c’est exactement ce que nous allons faire», soutient Mme Somers, notant que le conseil travaille justement à élaborer des stratégies de recrutement ainsi que des incitatifs afin d’attirer et retenir des citoyens dans le coin.
«On ne peut pas nous enlever notre statut de ville, mais nous voulons plus que ça. On veut prospérer et grandir», ajoute-t-elle.
Lors du recensement de 2016, SaintQuentin comptait près de 2194 citoyens, soit une centaine de plus (+4,7%) que lors du précédent exercice cinq ans plus tôt.