Théberge comparaît en comité parlementaire
Le bilinguisme des juges à la Cour suprême du Canada est souhaitable en principe, mais compliqué en pratique.
C'est ce que le commissaire désigné aux langues officielles a dit, mardi, devant le comité parlementaire qui étudie sa candidature.
À sa sortie, Raymond Théberge a catégoriquement refusé de préciser sa pensée, même lorsqu'on lui a dit que ses propos pourraient porter à confusion.
Moins de 24 heures après avoir comparu devant le Sénat, le commissaire aux langues officielles choisi par le premier ministre Justin Trudeau remettait ça avec un témoignage devant un comité de la Chambre.
Les élus du comité permanent des langues officielles ont donc questionné M. Théberge pendant deux heures.
Et c'est en réponse à une question d'une députée néo-démocrate qu'il a partagé ses pensées sur le bilinguisme des juges du plus haut tribunal du pays.
Lundi soir, le Franco-Manitobain a reçu un accueil quelque peu mitigé à la chambre haute, certains sénateurs remettant en question sa capacité d'assumer pleinement son rôle de chien de garde.
Le sénateur libéral indépendant Serge Joyal avait suggéré qu'il n'avait pas tout le mordant que doit avoir cet agent du Parlement. Le sénateur Joyal a cité, pour étayer son propos, l'éditorial de François Gravel sur la question dans l'Acadie Nouvelle.
Ce papier publié il y a quelques jours «remettait en question votre capacité d'avoir la volonté réelle d'assumer les obligations qui sont sous-jacentes au poste» ainsi que «votre approche générale de gestion, qui est plutôt celle d'un médiateur que celle d'un négociateur ferme», avait résumé le sénateur Joyal à l'intention de Raymond Théberge.
Son interlocuteur a répliqué en arguant que le style de médiateur qu'on semble vouloir lui reprocher était possiblement plus «utile pour faire avancer les dossiers» que d'aller «seulement deux ou trois fois aux barricades» et qu'«ensuite, on ne nous écoute plus».
Un député conservateur qui siège au comité, Alupa Clarke, avait soulevé des inquiétudes similaires en entrevue avec La Presse canadienne, la semaine dernière.
Les élus néo-démocrates, pour leur part, en ont davantage contre le processus ayant mené à la sélection du recteur de l'Université de Moncton.
La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, continue à assurer que celuici s'est fait dans la transparence et que l'opposition a été dûment consultée.
La nomination de Raymond Théberge doit être entérinée à la Chambre des communes et au Sénat.
Le poste de chien de garde du bilinguisme au pays, dont le mandat est d'une durée de sept ans, vient avec un salaire de 314 100$. Il est présentement occupé sur une base intérimaire par Ghislaine Saikaley.