Acadie Nouvelle

Dopage: le CIO suspend la Russie des Jeux olympiques de Pyeongchan­g

- Graham Dunbar

Les athlètes russes seront autorisés à monter sur le podium aux Jeux olympiques d’hiver, mais sans leur hymne national, ni leur drapeau qui flotte au-dessus d’eux.

Le Comité internatio­nal olympique (CIO) a exclu la Russie et ses leaders sportifs des prochains JO en Corée du Sud après que son enquêteur en chef ait conclu que les membres du gouverneme­nt russe avaient mis en place un programme de dopage aux Jeux de Sotchi de 2014 qui «a causé des dommages sans précédent à l’olympisme et au sport».

Le Comité olympique russe ou tout membre du ministère des Sports ne seront pas les bienvenus à Pyeongchan­g en février, puisque selon les conclusion­s des enquêteurs, ils sont les grands responsabl­es d’un plan de «manipulati­on et de tricherie» pour assurer le succès des athlètes russes aux Jeux olympiques présentés chez eux.

La sanction du CIO permet cependant à de nombreux athlètes russes de concourir sous le nom d’«athlète olympique de Russie» ou OAR. Ils devront toutefois se soumettre à des contrôles de dépistage pour prouver qu’ils étaient propres et n’ont pas bénéficié du programme de Sotchi.

S’ils gagnent, le drapeau olympique sera levé et l’hymne olympique joué pour honorer leur victoire. Cela dit, si le président russe Vladimir Poutine leur permet d’aller aux jeux du 9 au 25 février. Il a déjà déclaré qu’il serait humiliant pour la Russie de concourir sans ses symboles nationaux.

Alexander Zhukov, le président du Comité olympique russe qui a également été suspendu comme membre du CIO, a déclaré aux journalist­es de la télévision à Lausanne que l’un des éléments clés était de préserver le nom «Russie» dans le nom de l’équipe.

«Ils seront désignés athlètes russes et... c’est très important», a déclaré Zhukov.

S’il s’agit d’une victoire d’avoir le mot «Russie» dans le nom de l’équipe et d’inviter des athlètes russes à concourir, elle a un coût.

Le CIO a également suspendu le Comité olympique russe au moins jusqu’à la cérémonie de clôture des Jeux de Pyeongchan­g.

Dans l’embarras pour l’organisati­on de la Coupe du monde 2018 en Russie, le CIO a également banni à vie des Jeux olympiques le vice-premier ministre russe Vitali Moutko.

Moutko dirige le comité organisate­ur de la prochaine Coupe du monde de football. En tant que ministre des Sports en 2014, il a été largement impliqué dans le scandale de dopage de Sotchi, selon deux commission­s du CIO et une enquête de l’Agence mondiale antidopage (AMA).

Le CIO a également imposé une amende de 15 millions $ US au Comité olympique russe pour couvrir les frais encourus par le CIO pour mener ses enquêtes et contribuer­a à la mise sur pied de l’Autorité de contrôle indépendan­te (ACI).

Ces sanctions pourraient maintenant être contestées devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).

C’est la première fois dans l’histoire de l’olympisme que le comité d’un pays est exclu dans son ensemble pour une présentati­on des Jeux. Pour les Jeux de Rio de Janeiro en 2016, le CIO avait laissé le choix aux différente­s fédération­s d’exclure ou non les athlètes russes et seule la Fédération internatio­nale d’athlétisme avait pris cette décision radicale.

En date de lundi, 25 athlètes russes ont été disqualifi­és des Jeux de Sotchi et exclus à vie des Jeux olympiques. Onze médaillés ont perdu leur breloque. Un athlète russe a été blanchi.

La Russie n’occupe plus le sommet du classement des médailles des Jeux de Sotchi. Les athlètes exclus ont déclaré qu’ils feraient appel au TAS, à Lausanne.

Le pays a nié à plusieurs reprises l’existence d’un programme de dopage parrainé par l’État. Elle blâme plutôt Grigory Rodchenkov, l’ancien directeur des laboratoir­es antidopage de Moscou et Sotchi, et demande l’extraditio­n du scientifiq­ue des États-Unis, où il est un témoin protégé.

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Le président russe Vladimir Poutine avait assisté aux compétitio­ns paralympiq­ues de ski, en 2014. - Associated Press: Alexei Nikolsky

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