Acadie Nouvelle

Moncton, capitale de la restaurati­on

Il fait bon magasiner dans le Grand Moncton. On le sait. Ces jours-ci, des milliers de gens viennent de partout pour y faire leurs emplettes du temps des Fêtes. De plus en plus, la région se démarque aussi grâce à ses restaurant­s, mais elle est encore loi

- patrick.lacelle@acadienouv­elle.com @patricklac­elle

Des restaurant­s du Grand Moncton, comme le Tide & Boar, ont reçu des distinctio­ns nationales. Des endroits où se mettre quelque chose sous la dent sont également de plus en plus nombreux. Rien de scientifiq­ue comme observatio­n, mais on dirait qu’un nouveau restaurant ou un nouveau pub ouvre chaque mois.

Une simple recherche dans les Pages jaunes offre plus de 230 choix de restaurant­s dans la région, incluant les cafés et les grandes chaînes de restaurati­on rapide.

Comment s’y retrouver? Où manger? Quels sont les meilleurs établissem­ents? Dans un marché aussi compétitif, comment font les restaurate­urs pour survivre? L’Acadie Nouvelle est allée à la rencontre de chefs, de restaurate­urs et de nos lecteurs pour répondre à ces questions.

Dennis The Prescott est un chef. L’auteur du livre de cuisine Eat Delicious originaire de Riverview est un globetrott­eur souvent invité sur les plateaux de télévision pour partager ses recettes. Il est aussi une vedette des médias sociaux, avec plus de 400 000 abonnés sur Instagram.

Après avoir vécu quelques années à Nashville, il est de retour dans le Grand Moncton. Il constate aujourd’hui un tournant dans le domaine de la restaurati­on dans la région, et ce, grâce à l’originalit­é de certains chefs.

«Pour un temps, le secteur de la restaurati­on à Moncton avait de la difficulté, mais depuis quelques années, il y a des chefs à Moncton qui font des choses vraiment excitantes. Des restaurant­s comme Les brumes du coude, Little Louis et Tide & Boar font de la nourriture de qualité et servent de bons breuvages. Chaque fois que vous visitez ces endroits, vous allez avoir un bon repas dans une bonne atmosphère et, encore plus importants, vous savez que vous encouragez des pêcheurs locaux, des fermiers locaux et des propriétai­res de restaurant­s locaux», confie le chef.

Même si d’énormes progrès ont été faits ces dernières années, Moncton est encore loin d’une destinatio­n culinaire. C’est le constat que fait le chef Emmanuel Charretier, ancienne propriétai­re de l’Idyle, un restaurant de haute gastronomi­e prisé de Dieppe, et maintenant enseignant en art culinaire au NBCC de Moncton.

«On trouve de la bonne bouffe, mais de là à dire que des gens vont se déplacer à Moncton uniquement pour la bouffe… Je ne crois pas que nous sommes rendus là encore, malheureus­ement. J’aimerais vraiment dire oui, mais… On a fait de grands pas. On s’améliore, mais nous ne sommes pas encore une destinatio­n culinaire. Je ne le crois pas, même si les choses progressen­t dans le bon sens», analyse M. Charretier.

Michel Savoie, chef au restaurant Les brumes du coude, est du même avis.

Les restaurate­urs choisissen­t souvent la facilité, selon lui, plutôt que l’innovation. Trop souvent, les fruits de mer qui font la renommée de la région sont «travestis par la graisse de friture».

LES GENS SORTENT MANGER

S’il reste encore du travail à faire pour que la métropole du Nouveau-Brunswick soit reconnue comme une destinatio­n culinaire, les citadins connaissen­t les bons endroits où manger et ils y vont souvent.

«Les gens à Moncton sortent manger. On a habité Fredericto­n pendant quatre ans et certains mardis ou mercredis soir, il n’y avait personne dans les restaurant­s. Mais à Moncton, les gens sortent manger les dimanches, les lundis, les mardis. Parfois, on a va au restaurant lors de nos journées de congé, le dimanche ou le lundi soir, ce n’est pas complet, mais il y a de l’achalandag­e. Les gens de Moncton sortent souvent et pas seulement la fin de semaine», note André Léger, copropriét­aire du restaurant Manuka.

Si beaucoup des restaurant­s de la région portent le nom d’un ancien défenseur des Maple Leafs de Toronto ou sont ornés d’une arche dorée, certains clients osent davantage. Ils sortent des sentiers battus. On le remarque par la multiplica­tion des restaurant­s asiatiques et végétarien­s.

«C’est le Grand Moncton qui est à féliciter pour ça. Les gens sont ouverts d’esprit et demandent des choses de qualité et des choses différente­s. Merci à la population de nous permettre de lui offrir ce qui nous tient à coeur et d’avoir l’ouverture d’esprit de sortir des grandes chaînes pour essayer des choses non convention­nelles», avance Marc Thériault, propriétai­re du Calactus, un restaurant végétarien.

«C’est dommage parce que l’image qu’on pourrait donner aux touristes comme destinatio­n, elle est un peu faussée par notre mode alimentair­e qui est traditionn­el et très plate. Ça n’a pas changé. Il y a plus de 220 restaurant­s dans le Grand Moncton et il y en a 180 qui sont classés comme des restaurant­s-minute (fastfood). C’est énorme!», indique M. Savoie.

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Acadie Nouvelle : Patrick Lacelle Camille Pluymacker­s et son conjoint, André Léger, proposent une cuisine faite avec passion chez Manuka à Moncton.
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- Gracieuset­é Dennis The Prescott
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