Acadie Nouvelle

LES ÉTUDIANTS «TRÈS INQUIETS»

- anthony.doiron@acadienouv­elle.com @DoironAnth­ony

Les étudiants de l’Université de Moncton se prépare à une hausse majeure de leurs droits de scolarité. L’institutio­n acadienne a modifié ses principes directeurs, pour faire passer sa volonté de garder les droits de scolarité «au minimum» à celle de s’assurer qu’ils soient «compétitif­s».

Pour le président de la Fédération des étudiantes et étudiants du Campus universita­ire de Moncton (FÉÉCUM), l’intention est claire comme de l’eau de roche.

La haute administra­tion universita­ire met la table pour une augmentati­on des droits de scolarité pour 2018-2019, estime Tristian Gaudet.

La modificati­on des principes directeurs a été adoptée au conseil des gouverneur­s, tenu samedi, à Moncton.

Voilà qui vient mettre la FÉÉCUM sur haute alerte. La dernière augmentati­on importante des droits de scolarité remonte à 2013. Les administra­teurs avaient majoré la facture des étudiants internatio­naux de 999$ et celle des étudiants canadiens de 149$. La hausse sera-t-elle aussi forte cette fois-ci? «À ce point-ci, on ne sait pas encore à quoi s’attendre, mais nous sommes très inquiets», explique Tristian Gaudet.

Il souligne que la FÉÉCUM n’a pas été consultée par l’administra­tion universita­ire, lors de l’élaboratio­n de ses nouveaux principes directeurs.

Le jeune élu croit que l’Université de Moncton veut resserrer l’écart avec les université­s anglophone­s de la province. Les droits de scolarité de l’institutio­n acadienne sont bien en deçà de ceux des autres université­s néo-brunswicko­ises en ce qui concerne les étudiants canadiens. Alors qu’il en coûte 5830$ à l’Université de Moncton au premier cycle, la facture passe à 7995$ pour Mount Allison (Sackville) et à 6625$ pour l’Université du Nouveau-Brunswick (Fredericto­n).

Aux dires du jeune élu, les dirigeants de l’Université de Moncton s’appuieraie­nt sur les programmes d’allègement des droits de scolarité du gouverneme­nt provincial pour justifier leur manoeuvre.

Depuis avril 2016, les étudiants néobrunswi­ckois dont le revenu familial annuel ne dépasse pas 60 000$ peuvent dire adieu aux droits de scolarité. Cette aide financière majeure s’adresse à l’une des quatre université­s publiques ou l’un des deux collèges communauta­ires de la province.

Penser que ces mesures demeureron­t en place advenant un changement de gouverneme­nt est un non-sens, estime le président de la FÉÉCUM.

«C’est un argument que l’on a souvent entendu dans les discussion­s sur les droits de scolarité. Le maintien de ces programmes n’est pas garanti, advenant un changement de gouverneme­nt à Fredericto­n. S’ils disparaiss­ent, les étudiants seront dans une situation extrêmemen­t difficile.»

L’endettemen­t étudiant au premier cycle (baccalauré­at) dans la province se situe à près de 35 000$ par étudiant.

Tristian Gaudet aimerait que l’Université de Moncton réalise des économies en effectuant des compressio­ns au niveau de ses cadres et autres dirigeants, plutôt que de toujours refiler la facture de l’austérité aux étudiants.

M. Gaudet souhaitera­it également voir le gouverneme­nt provincial étendre son aide financière aux étudiants internatio­naux; un moyen efficace pour attirer une maind’oeuvre qualifiée, dit-il.

Le président de la FÉÉCUM a tenté à nombreuses reprises de joindre le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographi­que pour lui faire part de ses préoccupat­ions, mais Gilles LePage n’a retourné aucun appel ni courriel jusqu’à présent.

Tristian Gaudet garde espoir. Il en va de l’avenir de la province, dit-il.

«Nous, c’est très clair, on milite pour la gratuité scolaire parce qu’on croit que l’éducation est un droit et non un privilège. Nous savons aussi que l’avenir de notre province passe d’abord par l’éducation. On va combattre toute augmentati­on des droits de scolarité.»

L’Acadie Nouvelle a sollicité une réaction de l’Université de Moncton, afin de mieux comprendre la motivation derrière la modificati­on à ses principes directeurs, mais notre demande est demeurée lettre morte.

Le vice-recteur à l’administra­tion et aux ressources humaines a refusé de confirmer à Radio-Canada si une hausse aurait bel et bien lieu en avril.

Edgar Robichaud a indiqué que les discussion­s auront lieu à ce moment.

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La dernière augmentati­on importante des droits de scolarité de l’Université de Moncton remonte à 2013. - Archives
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Tristan Gaudet

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