Acadie Nouvelle

ALÉNA: une mission canadienne se rend à Washington pour dénouer des impasses

Les négociateu­rs pour le renouvelle­ment éventuel de l’ALÉNA se retrouvent cette semaine pour une «mission exploratoi­re» à Washington afin de dégager des pistes de solution avant la prochaine ronde officielle, en janvier à Montréal, qui pourrait bien scell

- Alexander Panetta La Presse canadienne

Les Canadiens ne s’attendent pas à des offres formelles ou des contre-offres sur les sujets les plus délicats, mais ils croient que des progrès pourraient être réalisés sur des questions moins épidermiqu­es.

Les négociateu­rs canadiens veulent surtout tenter de déchiffrer les objectifs ultimes des Américains, par exemple sur les pièces automobile­s, afin de pouvoir dégager maintenant des pistes de compromis pour renouveler l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Plusieurs des enjeux majeurs ont frappé rapidement un mur pendant ces négociatio­ns – notamment sur les pièces automobile­s, l’agricultur­e et le mécanisme de règlement des différends. Le Canada et le Mexique ont qualifié certaines exigences américaine­s d’intenables, et n’ont même pas présenté de contre-offres jusqu’ici tellement elles leur paraissaie­nt irrecevabl­es.

Or, le calendrier commence à exercer une pression sur les négociatio­ns, qui doivent prendre fin en 2018: le président Donald Trump devrait décider, vraisembla­blement d’ici le mois de mars, si la Maison-Blanche prendra les mesures visant à sortir les États-Unis de l’ALÉNA. Par ailleurs, des élections législativ­es et présidenti­elles sont prévues le 1er juillet au Mexique, et des élections de mi-mandat auront lieu aux États-Unis en novembre.

L’avocat Dan Ujczo, qui observe de près les négociatio­ns, croit que le président Trump sera tenté de faire un geste déterminan­t avant les élections de novembre, afin de montrer aux électeurs américains qu’il a tenu sa promesse: renégocier l’ALÉNA, ou le déchirer. Le Canada et le Mexique seraient donc forcés de présenter bientôt des contre-offres, car le temps commence à presser, croit M. Ujczo.

«Si, à l’issue de la ronde de Montréal, il devient évident que les négociatio­ns ne vont nulle part au chapitre de l’automobile et de l’agricultur­e, les négociateu­rs américains voudront demander au président ce qu’il entend faire. Et même si le président ne voulait pas bouger, le fait est qu’il devra poser un geste d’ici le mois de mars», estime l’avocat.

«Si j’étais négociateu­r du Canada ou du Mexique, je ne lui offrirais pas de prétexte pour se désengager (...) Dans ce contexte, il est absolument exclu de ne rien faire: les négociateu­rs doivent user d’imaginatio­n et présenter des contre-offres.»

Le négociateu­r en chef canadien, Steve Verheul, a déclaré récemment devant le Parlement que le Canada était disposé à offrir des suggestion­s constructi­ves. Mais il a aussi précisé que les exigences des Américains sur l’automobile sont tout à fait irréaliste­s. Le Canada se demande, finalement, «qu’est-ce qui constituer­ait une victoire pour les États-Unis», afin de travailler de façon constructi­ve «à des dénouement­s qui pourraient être qualifiés de victoire américaine, ou du moins de victoire nord-américaine», a résumé M. Verheul.

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