Acadie Nouvelle

Pourquoi privatiser à tout prix?

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Lucienne Lanteigne Moncton

MM. Benoît Bourque et Brian Gallant, comme bien des gens, je me questionne sur les véritables raisons qui vous poussent à vouloir privatiser à tout prix nos services de santé.

Déjà, il y a quelques années, les services de buanderie sont passés aux mains du secteur privé, et des négociatio­ns étaient (ou sont?) en cours avec Sodexo pour privatiser les services alimentair­es. Nous n’en entendons plus parler: estce un fait accompli ou est-ce que les discussion­s se poursuiven­t toujours en coulisse? Difficile à savoir. Est-ce que nous ne sommes pas capables de gérer nos propres affaires, qu’on doive les confier à des compagnies privées? Est-ce qu’elles vont faire mieux?

Nous n’avons qu’à regarder les résultats avec Ambulance NB pour connaître la réponse…

L’ancien ministre de la Santé, Victor Boudreau, nous a confirmé que la privatisat­ion des programmes de l’extra-mural et de Télé-Soins nous coûtera plus cher que s’ils sont gérés par la province.

C’est quoi cette manie de faire des cadeaux aux compagnies privées? Combien en coûtera-t-il?

À partir du 1er janvier, l’entreprise recevra 2,6 millions $ chaque année pour gérer le programme et jusqu’à 1,8 million $ supplément­aire selon certains indicateur­s de performanc­e, comme l’augmentati­on du nombre de visites à domicile et le taux de satisfacti­on des patients (Acadie Nouvelle du 27 novembre, p. 6).

C’est exactement ce que font déjà les infirmière­s de l’extra-mural et les patients sont très satisfaits, d’après ce que nous entendons.

Si les services d’Ambulance NB, de Télé-Soins, et de l’extra-mural avaient avantage à être mieux coordonnés à l’aide d’un système informatis­é, selon vos arguments, pourquoi ne pas consacrer les sommes nécessaire­s pour accomplir justement cela, un système informatis­é, après appel d’offres bien sûr, et qui ne serait pas un frais récurrent de 2,6 millions $ et plus chaque année?

Imaginez alors ce que pourraient accomplir les régies de la santé si vous mettiez à leur dispositio­n les 1,8 million $ des primes de rendement annuelles que vous êtes prêts à donner à Medavie?

Nous pouvons toujours rêver, n’est-ce pas?

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