BELLEDUNE: UNE VIE APRÈS LE CHARBON?
Le gouvernement provincial et Énergie NB poursuivent leurs efforts pour garantir l’avenir de la centrale thermique de Belledune après le charbon.
La centrale d’une capacité de 490 mégawatts est la deuxième plus grande émettrice de gaz à effet de serre de la province après la raffinerie d’Irving Oil à Saint-Jean.
Le gouvernement fédéral a annoncé l’an dernier son désir d’éliminer complètement l’utilisation du charbon dans la production d’électricité au pays, au plus tard en 2030.
Mercredi, le ministre du Développement de l’énergie et des ressources, Rick Doucet, et le PDG d’Énergie NB, Gaëtan Thomas, ont réitéré leur intention de garder la centrale de Belledune ouverte après 2030.
Afin de réussir leur pari, la province et la société de la Couronne devront trouver un autre combustible pour remplacer le charbon. La biomasse, le gaz naturel et l’hydrogène font partie des options envisagées.
«Belledune pourrait demeurer en activité plus longtemps que jusqu’en 2043 comme c’était prévu au départ. Avec la bonne technologie, la centrale pourrait fonctionner jusqu’en 2060», a avancé Gaëtan Thomas en conférence de presse.
Énergie NB s’est déjà engagé à investir jusqu’à 7 millions $ afin d’étudier l’utilisation de combustible à base d’hydrogène à Belledune.
Lorsqu’un scénario aura été choisi, la conversion de la centrale pourrait coûter plusieurs centaines de millions de dollars, a précisé le PDG d’Énergie NB.
Si la province n’arrive pas à trouver un combustible de remplacement, un scénario «peu probable» selon le ministre Rick Doucet, Fredericton pourrait négocier un accord d’équivalence avec Ottawa.
Une entente du genre pourrait permettre au Nouveau-Brunswick de continuer à produire de l’électricité grâce au charbon à condition de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’une quantité équivalente dans un autre secteur.
Le charbon est acheminé à la centrale par bateau en passant par le port de Belledune. Selon l’option choisie, le combustible de remplacement pourrait aussi être livré à la centrale par camion, par train ou en passant par un gazoduc, a avancé le ministre Doucet.
L’annonce de mercredi est «la meilleure nouvelle que (nous avons) reçue depuis très longtemps», a déclaré le maire du village de Belledune, Joel Noel.
«C’est une très bonne chose. C’était inquiétant pour les gens qui travaillent là et pour le village en général», a affirmé l’élu de la municipalité de près de 1400 habitants située sur le bord de la baie des Chaleurs.
M. Noel anticipe déjà les retombées économiques pour son village et les régions avoisinantes lorsque débuteront les travaux de réfection dans un avenir encore éloigné.
«Peu importe ce qu’ils vont décider de faire, il y a de l’argent qui va être dépensé et ça va être excellent pour l’économie. Ça permettra peut-être même aux travailleurs d’ici qui sont en Alberta de travailler là.»
«C’est une nouvelle technologie. Le plan est de produire de l’hydrogène avec de l’eau de mer. C’est à l’étape de la recherche et du développement. Nous avons 12 ans pour trouver une solution et ça c’est très bien», a expliqué M. Thomas.