«ILS NE ME DONNENT PAS DE PRESTATIONS»
Presque chaque jour, il manifeste devant le bureau du premier ministre Brian Gallant à Dieppe, à l’intersection des rues Champlain et Lafrance. Dans son fauteuil roulant, une jambe dans un carcan, John Lamont tient une affiche sur laquelle on peut lire qu
Au début des années 1990, dans une cale sèche au port de Saint-Jean, M. Lamont raconte avoir glissé dans des escaliers. Le résultat, une cheville gauche cassée. Des complications à sa blessure ont entraîné un arrêt de travail en 2011.
«Je me suis fait mal au travail. Je suis tombé en bas des escaliers et je me suis cassé la cheville. J’ai reçu des prestations pour ma chirurgie, mon carcan et mon fauteuil roulant. Cependant, j’avais toujours un problème avec ma cheville et en 2011, j’ai dû arrêter de travailler», raconte-til.
«Un médecin a écrit une lettre. J’ai reçu une réponse un mois et demi plus tard. Ça me disait que, basé sur la lettre du médecin, qu’ils allaient ouvrir ma réclamation, mais que je ne me qualifiais pas puisque je n’ai pas travaillé en 2011 et en 2012. Je leur ai dit: ‘’Attendez une minute, j’ai vu un médecin en 2011, il n’a pas fait de chirurgie. J’ai vu un deuxième médecin, mais il a quitté la région. J’ai vu un troisième médecin, qui a dit qu’on pouvait encore faire quelque chose pour mon pied. Comment tout ça est de ma faute?’’ C’était tout, ils s’en foutent pas mal».
Il a depuis subi d’autres chirurgies à la cheville, mais après avoir perdu en appel, il affirme ne plus recevoir de prestations. Incapable de garder le même train de vie en raison du mal qui l’afflige toujours, il a tout perdu, de sa voiture à ses meubles.
Pourtant, depuis son accident, il soutient avoir rencontré plusieurs médecins. Même après avoir obtenu une lettre d’un spécialiste de Saint-Jean soutenant qu’il a besoin d’autres soins, Travail sécuritaire n’a pas changé son fusil d’épaule.
«Ils me disent (Travail sécuritaire) que je suis comme un amputé, mais ils ne me donnent pas de prestations. Je suis passé à travers trois faillites. La première, j’ai vendu mon camion. Ensuite, j’ai vendu tous mes meubles et après ils m’ont dit que je n’avais pas l’argent pour garder ma maison», a confié l’homme de 61 ans à l’Acadie Nouvelle.
Après avoir été jeté dehors d’un d’appartement à Sussex en raison d’un conflit, John Lamont doit vivre dans son véhicule. Il compte continuer à manifester devant le bureau du premier ministre Brian Gallant à Dieppe, et ce, peu importe ce que le mercure indique.
«Je viens ici à environ 7h le matin. Et je reste ici jusqu’à 16h ou 17h. Je vais ensuite au YMCA où on me laisse prendre une douche. Ensuite, je vais dans mon camion ou au magasin pour tuer le temps. Je ne peux pas m’étirer dans mon véhicule. Je dors environ trois heures par nuit. Je me lève le matin et j’allume le moteur pour me réchauffer. Ensuite, je viens ici et je m’assoie».
Il manifeste à Dieppe depuis le mois de juin. Il a aussi démontré son mécontentement à Sussex et à Fredericton. Mais il attend toujours de rencontrer le premier ministre.
Il dit avoir tout ce qu’il faut pour affronter l’hiver. Il ne ressent plus rien dans son pied gauche exposé aux éléments, couvert seulement d’un bas. Pour se garder au chaud, il porte une combinaison de travail hivernal en plus d’un manteau. Il compte même demander la permission au propriétaire du terrain adjacent au bureau de premier ministre pour ériger une tente cet hiver.
Les responsables de Travail sécuritaire NB ont décliné notre demande d’entrevue.
«Nous ne pouvons pas discuter de cas particuliers en vertu de la Loi sur le droit à l’information et la protection de la vie privée et de la Loi sur l’accès et la protection en matière de renseignements personnels sur la santé», a indiqué par courriel l’organisme.