Acadie Nouvelle

Garderies: un cadeau de Noël hâtif pour les éducatrice­s

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Le gouverneme­nt provincial compte faire passer le salaire de certaines éducatrice­s en service de garde de 16$ l’heure à 19$ l’heure. Mathieu Roy-Comeau

Les travailleu­ses devront cependant attendre après les prochaines élections avant de commencer à recevoir ces augmentati­ons salariales.

La mesure d’une valeur de 28 millions $ sur quatre ans a été annoncée, mercredi, par le ministre de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance, Brian Kenny.

Il s’agit d’une hausse de 3$ sur quatre ans ou de près de 19%.

M. Kenny souhaite notamment réduire le taux de roulement dans les services de garde qui atteint environ 28%.

«Les faibles salaires représente­nt un des défis les plus importants au niveau du recrutemen­t et du maintien en poste des éducatrice­s qualifiées», a indiqué le ministre.

Les augmentati­ons commencero­nt à être versées aux éducatrice­s en 2019-2020, soit six mois après les élections provincial­es de l’automne 2018.

Seules les éducatrice­s qualifiées (celles qui possèdent un diplôme postsecond­aire) qui travaillen­t dans une garderie agréée bénéficier­ont de ces hausses.

Une éducatrice sur deux environ possède un diplôme dans le domaine au Nouveau-Brunswick, soit quelque 2000 travailleu­ses.

Brian Kenny espère que la hausse de salaire encourager­a aussi les éducatrice­s sans diplôme, qui gagnent déjà moins que leurs collègues, à retourner sur les bancs d’école.

Selon une étude du Conference Board du Canada, les éducatrice­s en services de garde du Nouveau-Brunswick sont les moins bien payées au pays.

Les hausses annoncées ne sont pas suffisante­s pour permettre aux éducatrice­s en garderie de gagner un salaire égal aux travailleu­rs qui exercent un métier similaire typiquemen­t masculin, rappelle la Coalition pour l’équité salariale.

Dans une étude réalisée pour la Coalition en 2012, l’économiste Ruth Rose avait déterminé que les éducatrice­s devraient gagner 20$ l’heure pour atteindre l’égalité salariale, soit un dollar de moins que ce que propose le gouverneme­nt dix ans plus tard.

«L’investisse­ment prévu est une mesure décisive vers l’équité salariale, mais il faudra des ajustement­s additionne­ls afin d’atteindre l’équité», a déclaré la présidente de la Coalition, Frances LeBlanc.

Fredericto­n et Ottawa se sont récemment entendus pour investir 71 millions $ sur trois ans dans la qualité, la disponibil­ité et l’abordabili­té des services de garde dans la province.

Cet argent servira notamment à transforme­r environ 300 garderies agréées en nouveaux centres de la petite enfance avec des critères de qualité rehaussés.

Le gouverneme­nt doit également dévoiler après les Fêtes de nouvelles subvention­s pour aider les parents à assumer les coûts des services de garde.

Les 28 millions $ en augmentati­ons salariales pour les éducatrice­s annoncés mercredi proviennen­t exclusivem­ent du gouverneme­nt provincial et viennent s’ajouter aux 41 millions $ déjà promis par Fredericto­n dans le cadre de l’entente avec le fédéral.

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Le ministre de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance, Brian Kenny, et le vice-premier ministre du Nouveau-Brunswick, Stephen Horsman. - Acadie Nouvelle: Mathieu Roy-Comeau

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