Les Sea Dogs ont obtenu la Lune pour Joseph Veleno
Vendredi soir dernier, avoir eu des cheveux, il est clair qu’ils se seraient tous dressés au garde-vous quand j’ai appris, par la plume de mes confrères Stéphane Leroux (RDS) et Mikaël Lalancette (TVA Sports), que les Sea Dogs de Saint-Jean allaient obtenir des Voltigeurs de Drummondville trois choix de première ronde et deux autres de deuxième tour pour un seul joueur... Joseph Veleno.
C’est complètement démesuré. Les chiffres flottent sur la facture tellement elle est salée. Écoutez, même le génie de la lampe aurait tiqué si Aladin lui avait formulé un tel souhait.
Comment peut-on donner autant pour un joueur qui n’a pas encore éclos?
Pourtant, et je tiens à le préciser, j’aime bien Joseph Veleno comme joueur. Il ne suffit que de quelques instants pour remarquer qu’il est doté de fort belles habiletés. C’est indéniable. Le talent, tu l’as ou tu ne l’as pas. Veleno, c’est clair, il l’a. Comme dirait Maurice «Mad Dog» Vachon: «Pas besoin d’un dictionnaire pour comprendre ça».
Mais (oui, oui, il y a un mais), en dépit de son talent et de son statut d’exceptionnel, titre qui lui colle à la peau depuis qu’il est devenu le premier hockeyeur à évoluer dans la LHJMQ à son année de 15 ans, Veleno n’a rien d’un sauveur. Du moins, il n’a toujours pas prouvé qu’il pouvait traîner l’offensive d’une équipe sur ses épaules.
Vous me direz que j’oublie que Veleno n’est âgé que de 17 ans. J’en conviens. Sauf qu’il est supposé être un hockeyeur d’exception. Je vous rappelle que Sidney Crosby remportait des championnats des pointeurs à 16 ans et qu’il n’a pourtant pas eu droit au statut d’exceptionnel. Veleno, lui, n’affiche que 114 points au compteur après 138 rencontres.
Des chiffres intéressants, certes, mais qui sont très loin de ceux que présentent Antoine Morand, du Titan, et Maxime Comtois, des Tigres, repêchés juste derrière Veleno en juin 2016. Morand totalise déjà 161 points en 145 parties, alors que Comtois en a 140 en 155 duels. Et Comtois, lui, il a été invité au camp de sélection d’Équipe Canada junior. Pas Veleno.
Le plus ironique est que l’entraîneurchef d’Équipe Canada junior est justement Dominique Ducharme, qui est aussi le directeur général des Voltigeurs.
Je n’en reviens tellement pas que j’ai décidé de vous plonger dans vos vieux souvenirs, plus précisément au 4 janvier 2006. Ce jour-là, les Foreurs ont causé une grande surprise en cédant le défenseur Luc Bourdon, alors âgé de 18 ans, aux Wildcats. En retour, la formation abitibienne a mis la main sur Ian Girard, un bon attaquant qui en était à ses derniers coups de patin dans le circuit, Jean-Sébastien Adam, un choix de première ronde et un autre de quatrième tour. Jérôme Samson sera de plus ajouté comme compensation quelques mois plus tard.
Vous conviendrez que le prix est nettement moins élevé que ce Veleno vient de rapporter à Saint-Jean. Pourtant, Bourdon avait remporté quelques mois auparavant le titre de meilleur défenseur au Mondial U-18 et au moment où les Chats Sauvages ont fait son acquisition, il venait tout juste de remporter l’or et d’être élu au sein de la première équipe d’étoiles du Mondial U-20.
Dominique Ducharme est-il tombé sur la tête? Entre vous et moi pis la boîte à pain, posez la question c’est y répondre.