TARIFICATION DU CARBONE: OTTAWA DOUTE DU PLAN DU N.-B.
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick demeure convaincu de la solidité de son plan sur la tarification du carbone malgré les doutes de la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique.
Brian Gallant a mis au défi la ministre Catherine McKenna, vendredi, de prouver que le plan du Nouveau-Brunswick est inférieur à celui d’autres provinces comme l’Alberta ou le Manitoba.
Mme McKenna a déclaré, jeudi, sur sa page Facebook que le plan du Nouveau-Brunswick dévoilé en matinée ne «créera pas d’incitatif à réduire la pollution».
Fredericton a l’intention de transférer une partie des revenus de la taxe sur l’essence et les carburants dans un nouveau fonds pour financer des mesures d’adaptation et de lutte au réchauffement de la planète.
En réaffectant les revenus d’une taxe existante vers de nouveaux objectifs, la province s’est engagée à ne pas faire payer davantage les consommateurs pour la tarification du carbone.
Cette décision pourrait cependant aller à l’encontre des directives du gouvernement fédéral, a prévenu la ministre Catherine McKenna.
«Fixer un prix sur le carbone permet d’en faire beaucoup plus», a-t-elle écrit.
«Ça change la façon dont les décisions économiques sont prises en instaurant un signal qui n’existait pas auparavant. Ce signal indique que la pollution est coûteuse et que l’innovation et la transition vers des pratiques plus vertes sont récompensées.»
Si Ottawa détermine l’an prochain que le plan du Nouveau-Brunswick ne respecte pas ses exigences, «nous appliquerons l’option de tarification fédérale», a averti Mme McKenna.
Brian Gallant est convaincu qu’Ottawa reconnaitra les mérites du plan néobrunswickois lorsqu’il l’aura soigneusement analysé.
«Nous pensons qu’il n’y a aucun doute que notre plan va réduire les gaz à effet de serre et faire en sorte que nous allons atteindre nos cibles», a-t-il dit lors d’une mêlée de presse, vendredi.
Selon lui, même sans hausser la taxe sur l’essence, les Néo-Brunswickois paieront plus pour leur consommation d’énergie fossile que les résidents de certaines provinces qui ont l’intention d’adopter une taxe sur le carbone, mais qui ne possèdent pas de taxe sur l’essence.
«Notre (taxe) sur l’essence sera plus haute qu’en Alberta, qui a été utilisée comme la province modèle pour le développement de standards par le gouvernement fédéral», a indiqué M. Gallant.
Le Nouveau-Brunswick a non seulement déjà dépassé ses cibles de réductions des gaz à effet de serre pour 2020, mais il a également atteint les objectifs fédéraux prévus dans l’Accord de Paris sur le climat pour 2030, a souligné le premier ministre.
«Aucune autre province au pays ne peut affirmer toutes ces choses.»
Le député Jeff Carr, du Parti progressisteconservateur, estime que la province finira par céder aux demandes du fédéral étant donné les liens étroits qui existent entre les partis libéraux provincial et fédéral.
«Le premier ministre doit indiquer clairement à Ottawa que nous n’avons pas besoin d’une nouvelle taxe, mais, jusqu’ici, nous n’avons jamais vu le premier ministre se tenir debout pour les Néo-Brunswickois sur quoi que ce soit.»
Le chef du Parti vert, David Coon, n’a pas été surpris par les propos de Catherine McKenna au sujet du plan néo-brunswickois.
«Je pense qu’elle a raison. C’est certain que le gouvernement fédéral va nous imposer la tarification du carbone. C’est un choix politique du premier ministre (Gallant) de manquer à ses responsabilités concernant la tarification du carbone.»