Un endroit permettant aux autochtones de renouer avec leurs racines
Afin d’accentuer les chances de guérison de sa clientèle des Premières Nations, le Service de traitements des dépendances de Campbellton vient de mettre sur pied une salle familiale dédiée spécifiquement aux membres de ces communautés.
Le Service de traitements des dépendances de Campbellton se trouve à deux pas de l’hôpital régional, donc également des Premières Nations d’Eel River Bar et Listuguj. En raison de cette proximité, sa clientèle comprend du coup une bonne proportion d’autochtones. L’endroit est également l’un des deux seuls en province à offrir le programme résidentiel (12 lits). Cela signifie que des autochtones d’ailleurs au Nouveau-Brunswick peuvent aussi à l’occasion fréquenter le centre.
L’idée d’aménager une salle aux couleurs autochtones vient d’un employé de l’établissement.
«On avait une salle vacante et on a été approché pour étudier la possibilité de la transformer afin de démontrer plus de sensibilité envers les membres des Premières Nations. On a trouvé l’idée vraiment intéressante si bien qu’aujourd’hui, le projet est devenu une réalité», explique Gino Mallais, gestionnaire des Services de traitement des dépendances à Campbellton.
Selon ce dernier, cette salle aidera les clients autochtones à retourner à leurs racines et à se concentrer sur leurs forces et leurs croyances.
«Lorsque les gens consomment et qu’ils se retrouvent dans ce cercle vicieux, c’est souvent chez nous qu’ils aboutissent. Ils arrivent alors ici avec une très faible estime de soi et peu de contact avec leur famille et leur culture. Et quand il est question de rétablissement, l’une des clés est justement de reconnecter avec ces éléments», poursuit-il.
Réalisée en collaboration avec les deux Premières Nations de la région, la salle est décorée d’artéfacts, d’oeuvres d’art et d’objets symboliques représentant les autochtones. On y retrouve également une muraille peinte par l’un des clients autochtones. Concrètement, il s’agit d’un lieu de rassemblement paisible et privé où pourront avoir lieu des rencontres entre les clients et les spécialistes ainsi que pour leur famille.
Il faut dire que le Réseau de santé Vitalité a bien besoin de redorer son image auprès des Premières Nations, particulièrement depuis l’incident de l’autocollant «little savage» (petit sauvage), un incident qui avait causé un froid avec les communautés autochtones.
On se souviendra en effet qu’en 2016, un médecin avait remis à une jeune autochtone un autocollant du film de DreamWorks où l’on pouvait lire «Greetings Native Savages», une phrase attribuable à un
«Les réactions sont très positives jusqu’à présent. Les gens qui ont pu en profiter disent se sentir chez eux, et c’est exactement l’intention», indique M. Mallais