Le choc Harper-McLachlin
Devant les journalistes réunis à l’amphithéâtre national de la presse, Beverley McLachlin a décliné l’invitation, deux fois plutôt qu’une, de revenir sur l’inhabituelle charge contre le pouvoir judiciaire à laquelle s’est adonné Stephen Harper au printemps 2014. «Essentiellement, c’est quelque chose qui s’est passé, et ça s’est réglé. Je ne pense vraiment pas avoir beaucoup plus à ajouter que ce que j’ai déjà dit publiquement», a-telle tranché. Le premier ministre avait fait une sortie sur la place publique pour accuser la juge en chef d’avoir agi de façon «inappropriée» lorsqu’elle avait tenté de le contacter pour discuter du cas du juge Marc Nadon, que Stephen Harper voulait nommer à la Cour suprême. La Cour venait de rejeter la candidature du juge Nadon, ayant déterminé qu’il ne remplissait pas les critères d’admissibilité pour obtenir l’un des trois sièges réservés aux juges du Québec au banc du plus haut tribunal au pays. Dans une entrevue diffusée jeudi sur les ondes de Radio-Canada, la magistrate est revenue sur l’affaire. Elle a confié qu’elle avait perçu cela comme «un affrontement», et que cela lui avait fait craindre pour l’intégrité de l’institution, et la sienne. «J’avais peur que la confiance du public envers l’administration de la justice, envers moi comme juge en chef, envers la Cour, soit entachée», a-t-elle affirmé dans cet entretien accordé à la société d’État. - La Presse canadienne