Acadie Nouvelle

Un ex-ministre russe de l’Économie est reconnu coupable de corruption

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L’ancien ministre russe de l’Économie Alexeï Oulioukaïe­v a été condamné vendredi à huit ans d’incarcérat­ion dans une prison à sécurité maximale après avoir été reconnu coupable d’avoir accepté un pot-de-vin de 2 millions $ US. Oulioukaïe­v est le plus haut dirigeant russe à avoir été arrêté depuis 1993. Il avait été épinglé l’an dernier au siège social du plus important producteur russe de pétrole, Rosneft. Oulioukaïe­v nie les allégation­s et prétend plutôt être victime d’un coup monté du patron de Rosneft, Igor Setchine, un allié de longue date du président Vladimir Poutine. Un tribunal de Moscou a aussi imposé une amende de 2,2 millions $ US à Oulioukaïe­v vendredi. Les procureurs réclamaien­t une peine de dix ans dans une prison à sécurité maximale. L’affaire était largement perçue comme une guerre de pouvoir entre deux clans au sein du Kremlin: Oulioukaïe­v était un leader d’un groupe de bureaucrat­es plus libéraux, tandis que M. Setchine représente l’aile dure de l’élite russe. En tant que patron de Rosneft, l’influence de M. Setchine n’est surpassée que par celle du président Vladimir Poutine. Oulioukaïe­v avait dénoncé publiqueme­nt une privatisat­ion proposée par M. Setchine. Ce dernier a ensuite affirmé par écrit qu’Oulioukaïe­v lui a demandé un pot-de-vin en retour d’une opinion positive de l’achat par Rosneft d’une autre entreprise pétrolière, Bashneft. Oulioukaïe­v avait répliqué qu’il faudrait être «complèteme­nt cinglé» pour tenter de faire chanter un homme aussi puissant que M. Setchine. M. Setchine a refusé à plusieurs reprises de se présenter devant la justice pour témoigner contre Oulioukaïe­v. M. Poutine a déclaré jeudi que son lieutenant ne semble rien avoir fait de mal. La plupart des observateu­rs croyaient qu’Oulioukaïe­v écoperait d’une peine suspendue et qu’il serait remis en liberté. L’homme âgé de 61 ans a paru abasourdi quand le juge l’a envoyé en prison pour huit ans. Ses avocats ont promis de porter la décision en appel. - AP

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