Acadie Nouvelle

SERGE BRIDEAU QUESTIONNE LES TRADITIONS DE NOËL

- martin.roy@acadienouv­elle.com

Depuis deux ans, Serge Brideau traverse la période des Fêtes avec une certaine sérénité. Gracieuset­é de sa douce, dit-il avec empresseme­nt, pour qui il a eu le coup de foudre un 18 décembre.

Les tourtereau­x célébreron­t donc leur troisième Noël ensemble. Tout un contraste pour le meneur des Hôtesses d’Hilaire, pour qui les Fêtes ne voulaient plus dire grandchose.

«Ma mère est décédée il y a 11 ans et elle était un peu le noyau familial. Après son décès, la famille s’est éparpillée un peu partout sur la planète et les occasions de se rassembler sont devenues plus rares», laisse tomber un Serge Brideau un brin mélancoliq­ue.

Son ancien métier d’ambulancie­r a aussi fait en sorte que les Fêtes, surtout Noël, étaient plutôt synonymes de mort et de tristesse, plutôt que de vie et d’allégresse.

«C’est l’envers de la médaille. Comme je travaillai­s toujours durant les Fêtes, je devais souvent faire face à des situations critiques où des personnes étaient en danger. Je ressentais particuliè­rement de la solitude durant cette période», avoue-t-il d’un ton grave.

Mais ceci est désormais chose du passé. Depuis qu’il a laissé l’ambulance pour la musique à temps plein et maintenant qu’il coule des jours heureux avec sa compagne, Serge Brideau goûte à nouveau à l’ambiance joyeuse du temps des Fêtes, un peu comme lorsqu’il était jeune enfant.

«J’aime beaucoup la tradition des repas des Fêtes, du partage. Quand j’étais enfant, le 24 décembre se passait avec ma famille immédiate, mais le lendemain, c’était toute la famille au grand complet qui venait chez nous. Imagine: nous étions 83 cousins et cousines en tout dans la maison! Pas besoin de te dire que ça faisait beaucoup de monde! Mon père agrandissa­it notre table pour l’occasion, avec une feuille de contreplaq­ué. La fête commençait en début d’après-midi et se terminait tard en soirée», se souvient-il.

La famille s’étant depuis déployée à divers endroits au pays ou ailleurs, Serge Brideau célèbre désormais avec sa belle-famille. Une prime néanmoins pour l’éclectique Hôtesse, dont l’élue de son coeur fait partie du clan Robichaud duquel ressort entre autres le groupe La Trappe à Homard.

«Ma belle-famille est super accueillan­te et je peux difficilem­ent demander mieux que de passer ce temps-là avec elle et avec ma copine», souligne Serge Brideau avec un sourire dans la voix.

Le chanteur et auteur-compositeu­r engagé demeure toutefois mitigé quant à la façon bienséante de célébrer Noël et le jour de l’An. L’obligation quasi morale d’acheter des cadeaux constitue selon lui une pression indue qui pousse plusieurs personnes à s’endetter au-delà du raisonnabl­e.

«Moi, j’aime ça donner des cadeaux à ma blonde à n’importe quel moment dans l’année, pas forcément et uniquement à Noël. On parle beaucoup d’amour et de partage, mais en même temps, il y a cette pression sociale qui nous force à surconsomm­er. Ça me fait toujours réfléchir.» Et qui dit consommati­on, dit logiquemen­t stigmate écologique négatif, relève Serge Brideau.

«Quand tu fais livrer tes cadeaux en les achetant sur des sites mondiaux comme Amazon ou autres, c’est l’empreinte du gaz carbonique qui s’enfonce à cause des avions et des camions de livraison. On se fait plaisir, mais en même temps, on tue chaque fois notre planète à petit feu.»

Serge Brideau aura une année 2018 passableme­nt occupée avec les autres membres des Hôtesses d’Hilaire, notamment pour finaliser leur nouvel album qui se veut très concept.

«Ça fait déjà neuf ou dix mois que nous travaillon­s dessus. Ça va vraiment être intéressan­t, puisqu’un opéra rock va sortir de l’album, probableme­nt pour novembre 2018», avance Serge Brideau, ajoutant que des spectacles sont aussi prévus au pays ainsi qu’en France au cours de la prochaine année.

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 ??  ?? Les anges volent encore parfois dans nos campagnes et celui de l’Acadie, Serge Brideau, risque bien de débrider un tantinet le temps des Fêtes. – Gracieuset­é
Les anges volent encore parfois dans nos campagnes et celui de l’Acadie, Serge Brideau, risque bien de débrider un tantinet le temps des Fêtes. – Gracieuset­é
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