EXCLUSIF: TRACADIE RÉCLAME PLUS DE 270 000$ À SON ANCIEN DG
La municipalité régionale de Tracadie réplique à la poursuite déposée par son ancien directeur général et du développement qui a été licencié cet automne. Elle accuse Denis Poirier de lui avoir caché des choses et de ne pas avoir été honnête et de bonne foi dans le cadre de son travail. La Ville lui réclame plus de 270 000$.
L’exposé de la défense et la demande reconventionnelle ont été déposés à la cour de Bathurst le 14 décembre par l’avocat de la municipalité, Basile Chiasson.
Dans le document, Me Chiasson décrit des «actes d’inconduite discrets et chroniques» d’un point de vue administratif. Il soutient que Denis Poirier a «violé ses obligations contractuelles de performance honnête et d’exécution de bonne foi».
Par le biais de son avocat, Tracadie détaille en plusieurs points ce que Denis Poirier aurait «pris l’initiative de cacher» au conseil municipal.
La municipalité décrit une comptabilité parallèle au système ordinaire pour les heures de vacances. Elle soutient que M. Poirier «gérait en secret» une banque d’heures dues aux employés. L’avocat implique Henri Battah, également licencié par la municipalité cet automne, en affirmant qu’il était au courant.
M. Battah était directeur des finances et de l’administration. Ce poste a été éliminé.
La municipalité soutient que M. Poirier n’a pas dévoilé ces informations aux vérificateurs financiers et qu’il les a induits en erreur, ce qui a entraîné un déficit de près de 90 000$ pour l’année 2016.
Il avait «l’obligation d’aviser les vérificateurs comptables» de la Ville, et ce, en vertu «de la Loi sur les municipalités», soutient l’avocat de la Ville.
CONTRATS SANS AUTORISATION ET INTÉRÊTS EFFACÉS
La municipalité rapporte que cinq citoyens qui devaient plus de 18 000$ en intérêts à la municipalité pour des factures impayées sur des redevances d’usage d’eaux et d’égouts ont vu ce montant effacé par M. Poirier, sans que le conseil municipal en ait été informé.
La municipalité estime qu’en agissant ainsi, l’ancien cadre n’a pas rempli ses obligations contractuelles et déontologiques.
Dans le document, la Ville parle aussi de quelques contrats qui auraient été donnés sans l’autorisation du conseil municipal et sans que Denis Poirier en ait l’autorité.
Dans un cas, le conseil municipal a refusé d’entériner un contrat que M. Poirier aurait conclu sans l’aviser avec l’entreprise MarcHervé Pro-Shop, pour l’aréna de la ville. Les travaux étaient terminés lorsque le conseil a pris cette décision. Le propriétaire de l’entreprise, Marc Saulnier, réclamerait maintenant une somme de près de 7300$ à la municipalité.
La municipalité fait aussi référence à une entente avec la firme d’ingénieurs-conseils MSC Consultants Ltée, qui aurait généré une facture de près de 112 000$.
Tracadie évoque finalement un détournement de subventions. Un montant de 50 000$ en provenance d’un programme du gouvernement provincial et qui devait servir à faire une étude à l’ancien camp militaire aurait plutôt servi à l’embauche de l’entreprise Garago, pour faire une étude au centreville.
270 000$ RÉCLAMÉ
Tracadie soutient que les actes qu’elle décrit comme «non autorisés» de son ancien cadre auraient été faits à son détriment et lui auraient causé préjudice. Elle lui réclame, en plusieurs points, une somme totalisant près de 271 000$.
Denis Poirier avait déposé une poursuite en octobre contre la municipalité après son licenciement en septembre. Il plaide que son contrat qui devait prendre fin en 2021 n’a pas été respecté. La somme en dommages et intérêts qu’il réclame est pour l’instant inconnue.
Ni la municipalité ni l’avocat de M. Poirier, Joël Michaud, n’ont voulu commenter.