Affaire Maloney: la confrontation est évitée au conseil municipal de Dalhousie
Alors que tous attendaient de voir s’il allait de nouveau défier l’ordre de ne plus se présenter aux réunions du conseil municipal, Mickey Maloney a joué le jeu et laissé son siège vacant.
Toutefois, ce dernier précise que ce n’est pas par crainte du maire ni du conseil. Il a simplement décidé de suivre à la lettre les conseils de son avocat qui lui a fortement suggéré de ne pas faire de vague jusqu’à ce que le dossier soit réglé en cour.
C’est en prenant un café au Tim Horton que le conseiller a occupé sa soirée de lundi. En temps normal, il aurait siégé à la réunion publique du conseil, mais son exclusion le lui en empêchait. Il aurait pu faire un coup d’éclat et s’asseoir à son siège jusqu’à son expulsion comme ce fut le cas lundi dernier.
«Mais à quoi bon? Mon avocat m’a déconseillé de m’y rendre. D’ailleurs, je n’ai rien à leur dire de plus que la dernière fois. Les prochaines discussions que nous aurons, c’est en cour, devant un juge», a confié le conseiller à l’Acadie Nouvelle.
Au même moment, à quelques pas de là – plus précisément à l’hôtel de ville de Dalhousie – une vingtaine de citoyens assistaient à la réunion publique mensuelle. À l’agenda, une motion formelle destinée à «limiter la participation du conseiller Maloney aux réunions du conseil jusqu’à ce que l’affaire soit résolue à la satisfaction du président et du conseil.»
En d’autres mots, le conseiller Maloney ne peut plus accéder aux rencontres jusqu’à ce qu’il change son comportement et s’excuse publiquement d’avoir insulté certains membres du conseil et autres employés de la Ville. La résolution sera entérinée à l’unanimité par le conseil.
Jusqu’à présent, seul le maire, Normand Pelletier, s’était dressé publiquement contre le conseiller, laissant croire du coup à un conflit de personnalités entre les deux hommes.
«M. Pelletier ne nous a rien demandé, c’est nous qui avons senti le besoin de remettre les pendules à l’heure et de l’appuyer. Car c’est bien tout le conseil qui en avait assez de la façon d’agir de M. Maloney», exprime la mairesse adjointe, Gail Fearon, précisant que ce geste – qu’elle qualifie de «nécessaire» – est toutefois déplorable.
«On est tous (les conseillers) mal à l’aise dans cette histoire, car Dalhousie est une petite ville et tout le monde se connaît. Mickey et moi, on a été voisin toute notre vie. C’est dommage qu’on en soit rendu là, mais c’était devenu invivable. S’il est prêt à s’excuser, qu’il est prêt à travailler en équipe, je n’ai aucun problème à tourner la page et à l’accueillir de nouveau au sein du conseil», a indiqué Mme Fearon, faisant écho aux conditions imposées jusqu’ici par le maire.
Vendredi dernier, le conseil avait d’ailleurs tenu à appuyer publiquement le maire. Par voie de communiqué, on réitérait que le conseiller avait à l’occasion adopté un comportement frôlant l’intimidation envers les membres du conseil et les employés de la Ville, qu’il avait utilisé un langage grossier et qu’il avait divulgué des renseignements personnels et confidentiels sur les médias sociaux. Compte tenu de ces faits, le conseil est d’avis que M. Maloney a contrevenu à son devoir de conseiller et que sa suspension est tout à fait justifiée.
L’affaire se rendra maintenant devant les tribunaux. Le conseiller Maloney et la Ville se parlent par avocats interposés.
«Nous avons reçu une lettre de la part de son avocat vendredi, alors nous avons nousmêmes entrepris des démarches auprès de notre propre avocat. Tout est maintenant entre leurs mains», souligne de son côté le maire Pelletier.