Acadie Nouvelle

Camille Léger, un monstre?

-

Ronnie-Gilles LeBlanc, Trois-Ruisseaux

Camille Léger a été curé de Cap-Pelé de 1957 à 1980. Durant les 23 années passées dans cette paroisse, il aurait abusé de plus d’une centaine de garçons, membres d’organismes paroissiau­x. Puisque, durant cette période, environ 450 garçons auraient fait partie de ces organismes, il en aurait donc agressé un sur cinq, soit 20% des membres masculins d’organismes dont il était responsabl­e. D’aucuns prétendent même qu’il aurait monté toute une structure lui permettant ainsi d’abuser du cinquième des enfants confiés à ses soins.

Croit-on les gens de Cap-Pelé imbéciles à ce point? Camille Léger aurait perpétré tous ces abus à leur insu, sous le nez des parents, enseignant­s, religieuse­s, autres enfants, bedeaux, ménagères, sans oublier les vicaires? Dans une paroisse comme Cap-Pelé où tout se savait, à l’époque, personne n’aurait été mis au courant? Tôt ou tard, il me semble qu’une des présumées victimes aurait fini par en parler dans son entourage, mais on me répondra que c’était alors, la loi du silence qui primait. Ainsi, ces gestes auraient été posés au su de la paroisse et donc avec la complicité de toute la communauté? Juste avant cette affaire, lorsque la question a été posée à deux des instigateu­rs, s’ils pouvaient identifier des victimes, ni l’un ni l’autre n’a été en mesure de le faire. C’est curieux comme le nombre de victimes a grimpé de façon exponentie­lle depuis les premières accusation­s publiques portées en 2012. En réalité, la vraie victime dans toute cette histoire, c’est le diocèse de Moncton qui doit maintenant répondre pour des actes présumés posés par une personne décédée plus de 27 ans passés. Certes, Camille Léger n’était pas un saint, mais ce n’était pas le monstre qu’on en a fait, grâce au procès qu’on lui fait sur la place publique, hélas, pour des intérêts pécuniaire­s.

Newspapers in French

Newspapers from Canada