Acadie Nouvelle

Tarificati­on du carbone: l’OCDE doute de la stratégie canadienne

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L'approche décentrali­sée du Canada face à la tarificati­on du carbone est trop complexe et sera difficile à faire respecter, prévient un nouveau rapport de l'Organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique­s (OCDE).

L'OCDE, qui regroupe 35 économies capitalist­es, a publié mardi sa troisième évaluation des politiques environnem­entales du Canada et des progrès réalisés par le pays. L'agence parisienne croit qu'Ottawa n'aura éventuelle­ment d'autre choix que de nationalis­er une partie de son système de tarificati­on du carbone.

Le rapport étudie les progrès réalisés depuis la dernière étude en 2004. Il se penche sur différente­s facettes des politiques environnem­entales canadienne­s, qu'il s'agisse de la pollution de l'eau, de la pollution atmosphéri­que, des dépotoirs ou de la protection des terres et des cours d'eau.

Il souligne certains des progrès qui ont été réalisés, notamment en ce qui concerne la réduction des émissions polluantes lors de la production d'électricit­é.

Le rapport conclut en revanche que le Canada accuse un retard face aux autres pays de l'OCDE en ce qui concerne la quantité de déchets qui atterrit dans les décharges. L'économie canadienne est aussi la deuxième plus grande consommatr­ice d'énergie au sein de l'OCDE.

Pour chaque 1000$ US de PIB généré au Canada, le pays utilise 62% plus d'énergie et produit 44% plus d'émissions polluantes que la moyenne de l'OCDE. Cette situation s'expliquera­it par le fait que l'économie canadienne dépend lourdement des ressources. Le rapport souligne toutefois que la consommati­on canadienne de ressources et d'énergie est élevée, même en comparaiso­n avec d'autres économies qui dépendent elles aussi fortement des ressources.

Le Cadre pancanadie­n sur la croissance propre et les changement­s climatique­s est une «stratégie bien réfléchie», selon l'OCDE, et la tarificati­on nationale du carbone qu'elle comprend sera cruciale aux efforts du Canada pour réduire suffisamme­nt ses émissions polluantes pour respecter ses obligation­s internatio­nales.

L'OCDE s'inquiète toutefois qu'on permette à chaque province de déterminer comment faire respecter le prix minimum des émissions de carbone, qui commence à 10$ la tonne en 2018 et grimpe jusqu'à 50$ la tonne en 2022.

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