Le Canada a été «timoré»
Selon la députée néo-démocrate Hélène Laverdière, la décision du Canada de s'abstenir est «peut-être un peu moins pire» que celle d'enregistrer des votes qui placent «souvent» le Canada «tout seul avec les États-Unis, Israël et une couple de petits pays» sur les questions du Proche-Orient. En revanche, «l'impression que ça va laisser à plusieurs pays est celle que le Canada ne s'est pas levé, que le Canada a été timoré», a-t-elle laissé tomber en entrevue à La Presse canadienne. «Et je pense que ça va handicaper la candidature du Canada pour un siège au Conseil de sécurité», a suggéré l'élue montréalaise. Car si les libéraux continuent la «tradition de vote» des conservateurs sur la question israélo-palestinienne, ils risquent de «continuer à avoir l'air un peu le chien de poche des États-Unis» et de s'aliéner ainsi un bloc de pays, dont ses alliés européens, croit Mme Laverdière. Le Parti conservateur n'avait pas encore communiqué sa réaction à l'abstention canadienne au moment de publier ces lignes, jeudi en fin d'après-midi. La formation promettait, il y a deux semaines, de formuler une prise de position claire et limpide à la décision de Donald Trump. Au Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), on aurait «préféré» voir le Canada enregistrer un vote contre la résolution. Cela aurait permis d'envoyer un signal clair qu'Ottawa «rejette les efforts continus visant à se servir des Nations unies comme une plate-forme pour attaquer, délégitimer, dénigrer et isoler Israël», a déclaré par voie de communiqué le président de l'organisation, David Cape. Si le vote de l'Assemblée générale constitue une «victoire substantielle» pour les Palestiniens, ces derniers «s'attendaient à plus», a suggéré en entrevue Sami Aoun, professeur à l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke. Le refus de 35 pays de se prononcer, conjugué au fait que 21 autres nations n'ont pas pris part au scrutin les a cependant privés d'un gain encore plus substantiel – en plus de prouver à quel point il y avait «un embarras» autour de cette résolution, a noté le politologue. – La Presse canadienne