Acadie Nouvelle

Maintenant ou jamais pour le Titan

J’ai beaucoup aimé les détours empruntés par Sylvain Couturier, mercredi, afin de préparer la venue de Mitchell Balmas à Bathurst. C’était à la fois culotté et spectacula­ire.

- robert.lagace@acadienouv­elle.com

Ceci dit, deux choix de première ronde, ce n’est pas rien comme facture. Sans oublier que le vétéran Dawson Theede, fort apprécié de ses coéquipier­s, a aussi pris le chemin de Gatineau. Theede laisse quand même derrière lui ses 13 buts et 28 points, sa polyvalenc­e et, surtout, une présence physique comme peu d’attaquants du circuit peuvent apporter à leur équipe.

Donc, vu comme ça, Balmas a coûté cher.

Mais il faut aussi tenir compte que le Néo-Écossais pourra être négocié à très fort prix comme joueur de 20 ans si le besoin s’en fait sentir, que ce soit au repêchage ou encore pendant la période des Fêtes de 2018.

Et puis, s’il fallait que Balmas fasse le saut chez les profession­nels dès l’automne prochain, Couturier s’est assuré qu’une compensati­on lui sera versée par les Olympiques. Entre les branches, j’ai ouï dire que ce sera un choix de deuxième tour pour 2019 qui sera cédé au Titan.

Le départ de Theede signifie aussi que l’équipe a libéré un poste pour un joueur de 20 ans. Les rumeurs vont bon train que le joueur en question soit Olivier Galipeau, des Saguenéens. Comme Balmas, Galipeau fait partie du gratin parmi les vétérans de la LHJMQ.

On parle d’un arrière gaucher doté d’un flair offensif indéniable. Galipeau n’a pas amassé 142 points dans la LHJMQ, dont déjà 36 cette saison, en se grattant le derrière des oreilles. Et le fait qu’il a déjà 63 rencontres éliminatoi­res derrière la cravate le rend encore plus attrayant.

Couturier ne s’en cache d’ailleurs pas, Galipeau l’intéresse au plus haut point. Le problème, c’est qu’il y a de six à sept autres formations qui ont également fait des offres à Yanick Jean. Et là aussi, le prix risque d’être assez salé.

Malgré tout, j’ai confiance que Couturier parviendra à s’entendre avec son homologue de Chicoutimi. Ça va probableme­nt coûter la peau des fesses, mais en bout de ligne, s’il y a une coupe du Président et une participat­ion au tournoi de la Coupe Memorial, ça vaudra amplement l’investisse­ment.

Ceci dit, plusieurs partisans croient que Couturier devrait aussi songer à améliorer l’équipe devant le filet. Ces derniers doutent que Reilly Pickard soit en mesure de faire le travail jusqu’au bout. C’est leur droit de penser ainsi.

Par contre, ajouter un gardien de qualité est plus facile à dire qu’à faire. En ce moment, les deux seuls bons portiers disponible­s sont âgés de 20 ans, soit Étienne Montpetit (Val-d’Or) et Antoine Samuel (Baie-Comeau). Et comme Galipeau semble être la prochaine priorité du Titan, l’ajout d’un autre 20 ans est du même coup impossible. À moins, bien sûr, de se départir d’un Jeffrey Viel ou d’un Adam Holwell. Et ces deux-là, à mon humble avis, sont intouchabl­es.

À un moment donné, il faut faire des choix. C’est pourquoi j’opterais de garder Pickard. Il n’est pas parfait, mais il affiche néanmoins des statistiqu­es digne d’un gardien numéro un depuis deux mois.

Néanmoins, entre vous et moi et la boîte à pain, je suis d’avis que Couturier ne devrait pas se limiter uniquement à un marqueur et à un défenseur de premier plan. J’estime qu’il serait plus avisé de sa part qu’il ajoute, entre autres, un autre attaquant top 6. Ça permettrai­t ainsi à Mario Pouliot de compter sur Liam Murphy, Samuel L’Italien et Ethan Crossman au sein du troisième trio.

Et j’irais même jusqu’à dire que la venue d’un gros bonhomme avec du vécu (et certaines habiletés) dans la quatrième unité, ça ne serait pas nécessaire­ment un luxe. J’imagine très bien un gars comme Brady Pataki, à Moncton, ou Yan Dion, à Vald’Or, en compagnie de Cole Rafuse. Surtout que ça ne coûterait pas les yeux de la tête.

Évidemment, tout cela forcera l’organisati­on à entamer une autre période de reconstruc­tion au terme de la campagne. Et alors? Pourquoi s’en formaliser?

Je tiens à vous faire remarquer que malgré la qualité des effectifs actuels, le Titan a déjà de la difficulté à attirer plus de 1700 spectateur­s par match. C’est à peine plus qu’il n’y a pas si longtemps, alors que l’équipe était abonnée à la cave du classement.

Donc, le Titan n’a rien à perdre à tenter le tout pour le tout.

De toute façon, avec les joueurs de qualité qu’il aura à sa dispositio­n pour marchander au terme de la campagne, Couturier aura beau jeu de reconstrui­re.

Non vraiment, c’est maintenant ou jamais pour le Titan.

Et qui sait, peut-être le Titan parviendra-t-il à remplir le Centre régional K.-C.Irving le temps d’un printemps. Ça fera au moins de bons souvenirs pour le groupe de propriétai­res.

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