| SAMEDI 23 DÉCEMBRE 2017
La méthode s’applique aussi aux émotions. Les chercheurs veulent rendre la machine empathique, donc capable reconnaître la colère, la tristesse ou la joie.
«Pour faire ça, on transmet un signal à l’ordinateur à l’aide d’un microphone. Il va mettre le signal de la parole dans son processeur, le disséquer et avec des formules mathématiques, extraire des indices. Ces indices vont être différents s’il s’agit d’une voix joyeuse ou triste», explique Sid Ahmed Selouani.
Encore là, il pourrait y avoir des applications concrètes.
«L’ordinateur du futur sera plus qu’un ordinateur. Ce sera un compagnon, un assistant. Ce sera un outil qui va interagir avec l’être humain et ça ouvre la porte à de nombreuses applications», souligne le professeur.
Il cite en exemple les personnes qui vivent seules et qui pourraient avoir un compagnon artificiel avec qui elles peuvent discuter.
«On peut lui poser des questions, exactement comme un être humain. La question peut le fâcher, le rendre triste. L’ordinateur peut aussi lui-même déduire l’émotion de la personne et se rendre compte qu’aujourd’hui, ça ne va pas», ajoute M. Selouani.
Ces travaux font partie de recherches plus larges menées dans le domaine de l’intelligence artificielle au campus de Shippagan. Au laboratoire de recherche en interaction Humain-Système, on vise à faire en sorte qu’une personne sente que l’ordinateur devant elle interagit comme un être humain.
Questionné à savoir si les résultats de recherche pourraient être commercialisables, le professeur en gestion de l’information répond brièvement qu’«éventuellement, oui».
«Nous avons des systèmes qui sont sur la voie d’être commercialisés, mais notre but est aussi d’être publiés», souligne Sid Ahmed Selouani.