Acadie Nouvelle

Les Noëls de Wilfred Le Bouthillie­r ont bien changé

«Le monde a bien changé...», comme le dit la chanson du groupe 1755. Quand Wilfred Le Bouthillie­r repense aux Fêtes du passé versus celles qu’il s’apprête à vivre ces jours-ci, il pose lui-même ce constat mêlé de nostalgie et de douce mémoire.

- martin.roy@acadienouv­elle.com

«Quand je pense au temps des Fêtes, je pense surtout à mes deux grands-pères qui demeuraien­t chez nous. L’un avait 12 enfants, l’autre six. Comme c’est ma mère qui recevait, ça faisait beaucoup de monde dans la maison et ben des cadeaux! À tel point qu’on ne voyait plus l’arbre de Noël!», confie Wilfred en rigolant.

Son léger fou-rire laisse toutefois place à un ton plus mélancoliq­ue lorsqu’il repense aux êtres chers qui sont partis.

«J’ai un tempéramen­t nostalgiqu­e, surtout durant le temps des Fêtes. Dans mes souvenirs, les soupers de Noël, c’est ça qui est le plus marquant. On repense à ceux qui sont partis. Il y a de nouvelles faces qui s’ajoutent, d’autres qui partent… pour ne plus revenir», exprime l’auteur-compositeu­r-interprète acadien dans un soupir.

Il lui revient aussi en tête l’avalanche de pâtés que sa mère concoctait pour toute la famille. Ceux à la viande et surtout ceux aux fruits de mer.

«Ma mère en faisait en quantité industriel­le!», lâche Wilfred Le Bouthillie­r.

Et, comme pour plusieurs petits qui deviennent grands, le temps des Fêtes, c’est aussi une sorte de rituel de passage de l’enfance à la maturité. Avec les tables pour symboles, celles des petits et celle des adultes.

«Quand on est tout petits et que nous sommes dans une grande famille, les enfants ont toujours une table réservée. Tous les cousins et cousines sont rassemblés pendant que les adultes mangent à côté. Mais un moment donné, vient le droit de t’asseoir à la table des grands. Veux, veux pas, ça marque une sorte de passage dans notre vie», souligne Wilfred d’un ton amusé.

Cette année pour Wilfred, les Fêtes se dérouleron­t en deux temps: Noël chez lui au Québec, en compagnie de sa petite famille recomposée et où il recevra également ses parents ainsi que sa soeur; ensuite, direction le Nouveau-Brunswick pour célébrer le Nouvel An avec sa famille à Tracadie.

«Aujourd’hui, nos familles sont un peu plus morcelées. Nos grands-parents étaient eux qui ralliaient la famille. Mais ça fait longtemps que les miens sont partis, donc les occasions de nous réunir sont devenues moins fréquentes», avoue-t-il en reprenant une mine nostalgiqu­e.

Qu’à cela ne tienne, Wilfred Le Bouthillie­r entend bien profiter du temps des Fêtes pour retrouver les siens, lui qui, au moment d’écrire ces lignes, était en plein battant de la tournée des Gars du Nord, avec ses acolytes Maxime McGraw, Danny Boudreau et Jean-Marc Couture.

Après la tournée auréolée de succès et les Fêtes, Wilfred Le Bouthillie­r compte s’accorder une petite pause de quelques semaines, notamment pour s’amuser avec sa petite famille et pour faire du ski.

Par la suite, il compte peaufiner son prochain album sur lequel il travaille depuis quelque temps déjà, sans toutefois se stresser.

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