NOS PRIX CITRONS
Comme le veut la tradition, l’Acadie Nouvelle vous présente aujourd’hui les Prix Citrons 2017. Voici donc (sans ordre particulier) 14 controverses, situations invraisemblables, cafouillages et autres nouvelles qui nous ont fait grincer des dents au cours
DONALD ARSENEAULT, DÉPUTÉ-LOBBYISTE
En septembre, Donald Arseneault a annoncé son retrait de la politique provinciale lors des élections de 2018. Le mois suivant, on a appris avec grande surprise qu’il s’était déniché un nouveau boulot... de lobbyiste pour un syndicat national. Même s’il était problématique pour des raisons évidentes, ce double emploi ne contrevenait pas aux règles d’éthiques provinciales. Le vieux routier libéral a tout de même attiré pas mal d’attention négative sur lui et sur son parti. De plus en plus gêné par cette situation intenable, Brian Gallant, lui a donné un ultimatum. Donald Arseneault a fini par choisir son nouvel employeur et a quitté son poste de député à la fin novembre.
IMBROGLIO AU CCNB
Le campus de Dieppe s’est retrouvé dans l’embarras en novembre lorsqu’il a annulé à la toute dernière minute une rencontre publique contre la privatisation des soins de santé qui devait avoir lieu dans son amphithéâtre. L’institution a d’abord justifié sa décision en affirmant qu’elle ne pouvait permettre des activités allant «à l’encontre des politiques gouvernementales et/ou d’avoir des manifestations quelconques». Des soupçons d’intervention politique ont rapidement été soulevés par les organisateurs de la rencontre annulée. La haute direction du CCNB n’a pas tardé à faire marche arrière en affirmant que les politiques internes avaient été mal interprétées et que l’annulation de la rencontre publique était le fruit d’un malentendu.
LE PLONGEON RATÉ DE KEVIN ARSENEAU
Le président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, Kevin Arseneau, a annoncé sa démission en septembre pour des «raisons personnelles». On a compris pourquoi, peu après, lorsqu’il a annoncé qu’il souhaitait briguer l’investiture libérale dans la circonscription de Kent-Nord en vue des élections provinciales de 2018. Cette décision était plutôt surprenante, puisque l’on sait que ce militant acadien est pas mal plus à gauche que les libéraux et qu’il a travaillé de près avec le Parti vert du Nouveau-Brunswick. Après avoir reçu son dossier de candidature, les libéraux l’ont fait poireauter pendant quelques semaines avant de lui barrer la route en lui répondant qu’il n’était pas un candidat convenable.
PANIQUE ÉLECTORALE
Un vendredi soir d’octobre, le cabinet de Brian Gallant a convoqué les médias à un point de presse le lundi suivant au terme d’une rencontre avec la lieutenante-gouverneure. Il n’en a pas fallu plus pour que partent des rumeurs d’élections hâtives. Pressée de questions, la porte-parole du premier ministre s’est contentée de dire que le gouvernement avait accompli son mandat et qu’il allait en jaser avec la lieutenantegouverneure. Cela n’a rien fait pour mettre fin aux spéculations. Lors du fameux point de presse, Brian Gallant a dit qu’il venait simplement de jaser du discours du Trône avec Jocelyne Roy Vienneau. Il a refusé de prendre le blâme pour les rumeurs du weekend et a simplement dit qu’il n’avait pas écrit la convocation au point de presse.
CACHE-CACHE À GRANDE-ANSE
À la fin septembre, Daniel Lanteigne a été élu maire de GrandeAnse par acclamation. Des résidents de cette communauté de la Péninsule acadienne ont rapidement soulevé des questions sur son véritable lieu de résidence. Au début octobre, l’Acadie Nouvelle s’est pointée à l’adresse inscrite dans ses documents de mise en candidature, mais Daniel Lanteigne ne s’est pas montré très loquace et a vite perdu patience. Il a fini par demander à notre journaliste de quitter les lieux. Avant même d’être assermenté, l’élu a remis sa démission au conseil municipal dans une très courte lettre. Il n’a pas expliqué les raisons de sa décision.
PAS DE CAMÉRAS... LORS D’UNE RÉUNION PUBLIQUE
L’automne dernier, un journaliste de la CBC a eu une bien mauvaise surprise lorsqu’on l’a avisé qu’il n’avait pas le droit de tourner des images ou d’enregistrer le son lors de la période des questions du public de la réunion du conseil municipal de Tracadie. Cela a fait réagir à l’échelle provinciale vu qu’une réunion publique est... publique. L’Association acadienne des journalistes (dont le président est le correspondant parlementaire de l’Acadie Nouvelle) a dénoncé la situation. La municipalité a finalement changé son fusil d’épaule, quelques jours plus tard, en réaction aux critiques.
L’ANNÉE MERDIQUE DE LA PLAGE PARLEE
Les taux élevés de coliformes fécaux à la plage Parlee, à Shediac, ont beaucoup fait jaser en 2017. On a entre autres appris que de 2014 à 2016, la qualité de l’eau était bien pire que le laissaient entendre les autorités. Les gouvernements provincial et fédéral ont tenté de calmer le jeu et ont annoncé de nouvelles mesures pour régler le problème. Leurs efforts n’ont vraisemblablement pas été suffisants pour rassurer les touristes, qui ont fui la plage Parlee. La populaire attraction touristique a fini par connaître une diminution de 26% du nombre de visiteurs lors de la saison estivale, alors que les autres attractions provinciales ont connu une hausse de leur achalandage.
UNE TRADUCTION BÂCLÉE
Énergie Nouveau-Brunswick a commis une bourde à la fin novembre en publiant un rapport très mal traduit. La différence entre les deux versions du document était frappante. Une perte nette rapportée en anglais devenait un «bénéfice net» en français. Une hausse de 5% en anglais se transformait en hausse de 8% en français. Un objectif financier pas tout à fait atteint en anglais était magiquement atteint chaque année en français. Notre analyse des documents a révélé un tas d’autres erreurs. Mise au parfum de ces problèmes, Énergie NB a reconnu sa faute et a corrigé ses erreurs les plus gênantes.
LE FIASCO DES ÉVALUATIONS FONCIÈRES
Cette affaire – l’une des plus explosives et complexes de l’année – a éclaté au début de 2017 lorsque la mise en oeuvre accélérée d’un nouveau programme d’évaluation de la valeur des propriétés a mené au truquage de plus de 2000 évaluations foncières. Le scandale a rapidement pris de l’ampleur et les questions ont fusé de toute part sur la ou les personnes réellement responsables de ce cafouillage. Brian Gallant s’est excusé, a annoncé le gel des évaluations (ce qui a été très mal accueilli par les municipalités de la province) et a promis de faire toute la lumière là-dessus. La vérificatrice générale a fini par mener son enquête. Son rapport a blanchi en partie le premier ministre.
LA GESTION D’UNE CAMPAGNE DE VENGEANCE PORNOGRAPHIQUE À L’U DE M
La communauté universitaire de Moncton a été ébranlée l’hiver dernier lorsqu’une étudiante a été ciblée par une campagne de vengeance pornographique et de harcèlement. Pendant plusieurs jours, la population étudiante a reçu de nombreux courriels haineux contenant des hyperliens vers des vidéos dans laquelle on voyait la victime accomplir des actes sexuels. Les efforts de l’Université de Moncton afin de mettre un frein à ces courriels minables sont demeurés infructueux. Pendant ce temps, au lieu de prendre le taureau par les cornes, le recteur s’est tenu à l’écart et a longtemps refusé d’accorder des entrevues pour expliquer les mesures prises par l’institution afin de régler le problème.
JOEY COUTURIER SE MET LE PIED DANS LA BOUCHE
En novembre, le président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) s’est mis les pieds dans les plats en disant qu’il était ouvert à rencontrer la présidente de l’Anglophone Rights Association of New Brunswick (ARANB) afin de bâtir des ponts et de faire front commun dans plusieurs dossiers. Le hic, c’est que l’ARANB est un groupe qui milite ouvertement pour l’érosion des droits des francophones. La nouvelle a fait réagir vivement dans la communauté acadienne. Sans surprise, la rencontre n’a pas eu lieu. Joey Couturier a éventuellement tempéré son enthousiasme et s’est dit ouvert à rencontrer l’ARANB... mais que cela n’était pas une priorité.
BISBILLE À BEAUBASSIN-EST
Le conseil municipal de Communauté rurale de BeaubassinEst a une fois de plus connu son lot de controverses en 2017. Des affrontements acrimonieux ont marqué l’année, notamment lorsqu’une conseillère a été accusée d’avoir utilisé son statut d’élue pour tenter d’intimider des citoyens et lorsqu’un autre conseiller a été accusé d’avoir tenu des propos diffamatoires à l’endroit d’employés de la Communauté rurale. L’année s’est terminée avec des feux d’artifice à la mi-décembre lorsque la directrice générale, Christine LeBlanc, - qui s’était retrouvée au coeur d’une affaire de destruction d’enregistrements sonores de réunions publiques et qui avait été suspendue avec salaire par le passé - a causé la surprise en remettant sa démission peu avant la fin de son congé de maternité.
LA POLITIQUE S’INVITE À LA PARADE DU PÈRE NOËL
Une douzaine de militants de l’Alliance des gens du NouveauBrunswick – un parti de droite qui milite entre autres pour l’érosion des acquis linguistiques des francophones – ont réussi à participer au traditionnel défilé du père de Noël de Moncton, à la fin novembre. Comme ce défilé annuel est familial et tout à fait apolitique, leur présence n’est pas passée inaperçue. La formation a expliqué qu’elle voulait simplement connecter avec les électeurs. Les organisateurs ont pour leur part réagi en annonçant la révision de leurs politiques.
LA COMMOTION CÉRÉBRALE DU PREMIER MINISTRE BRIAN GALLANT
L’été dernier, les journalistes politiques à Fredericton ont commencé à remarquer que Brian Gallant participait à moins d’activités publiques qu’à l’habitude. Lorsque le correspondant parlementaire de l’Acadie Nouvelle a cherché à savoir ce qui se passait, le cabinet du premier ministre a révélé que Brian Gallant avait dû réduire sa charge de travail au cours des semaines précédentes parce qu’il se remettait d’une commotion cérébrale... subie le 3 mai. Cette nouvelle d’intérêt public a a donc été cachée à la population – et même au vicepremier ministre, Stephen Horsman, qui n’était pas au courant – pendant deux mois.