Acadie Nouvelle

LES ÉVÉNEMENTS À SURVEILLER EN 2018

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com @roycomeau

NDLR: La politique nous touche tous de près ou de loin. Qu’on le veuille ou non, les décisions qui sont prises à Fredericto­n et à Ottawa ont un impact sur nos vies et sur notre portefeuil­le. C’est d’autant plus vrai en année électorale. Voici la première partie des événements politiques à surveiller en 2018 selon l’Acadie Nouvelle.

EXTRA-MURAL CHEZ MEDAVIE

L’entente qui lie la province aux Services de santé Medavie Nouveau-Brunswick est entrée officielle­ment en vigueur le 1er janvier malgré le mouvement d’opposition populaire. Au cours des prochaines semaines, l’entreprise sans but lucratif prendra le plein contrôle du Programme extra-mural et de la ligne Télé-Soins 811 qui continuero­nt cependant à être financés par le public.

Même si les effets (positifs selon le gouverneme­nt, négatifs selon les opposants) de ce changement pourraient mettre des semaines, voire des mois à se faire sentir, ce dossier n’a pas fini de faire les manchettes.

Le ministre de la Santé, Benoît Bourque, s’est engagé à rendre l’entente publique dans les plus brefs délais.

Les trois contrats sont en ce moment entre les mains du commissair­e à l’intégrité qui est chargé d’appliquer la Loi sur le droit à l’informatio­n et la protection de la vie privée.

La loi prévoit que les détails de l’entente qui pourraient nuire à la compétitiv­ité de Medavie devront demeurer secrets. Reste à voir si la province se pliera aux directives du commissair­e ou si elle préférera se fier à l’interpréta­tion de ses propres avocats qui sont généraleme­nt beaucoup plus conservate­urs en matière d’accès à l’informatio­n.

La publicatio­n des contrats sera également l’occasion pour l’opposition officielle de dire à la population si elle entend résilier l’entente avec Medavie si elle remporte les élections cet automne. Jusqu’ici, le Parti progressis­te-conservate­ur a ouvertemen­t dénoncé les plans du gouverneme­nt sans s’engager à rompre les contrats s’il obtient le pouvoir. L’Acadie Nouvelle a révélé en exclusivit­é la semaine dernière qu’une telle décision pourrait coûter jusqu’à 1 million $ à la province.

Égalité santé en français a perdu une première manche en fin d’année dans sa bataille contre la privatisat­ion de la gestion l’Extramural lorsque la juge Lucie Lavigne a refusé d’imposer une injonction interlocut­oire au gouverneme­nt. Les avocats des deux parties ont rendez-vous en cour le 9 janvier pour la deuxième manche de cette saga judiciaire qui pourrait s’étaler sur toute l’année.

ÉLECTION COMPLÉMENT­AIRE

Le premier ministre devrait annoncer bientôt si les électeurs de la circonscri­ption de Campbellto­n-Dalhousie seront appelés aux urnes plus tôt que tard en 2018. Quelques jours avant Noël, Brian Gallant a indiqué aux médias qu’il allait prendre le temps des Fêtes pour réfléchir au meilleur moment de déclencher une élection partielle pour remplacer l’ex-député Donald Arseneault qui a quitté la vie politique le 1er décembre.

M. Gallant pourrait décider de tenir une élection partielle dans les prochaines semaines afin de trouver rapidement un remplaçant à M. Arseneault. Il pourrait aussi choisir de reporter le scrutin partiel afin de le faire coïncider avec les élections générales de septembre et éviter de convier les citoyens de Campbellto­n-Dalhousie aux urnes deux fois en huit mois.

Depuis le départ de Donald Arseneault, le Parti libéral ne compte officielle­ment qu’un élu de plus que l’opposition à l’Assemblée législativ­e en plus du président. La députée progressis­te-conservatr­ice Dorothy Shephard est cependant en congé prolongé afin de lutter contre le cancer du sein.

COMMERCE INTERNATIO­NAL

Les représenta­nts canadiens, mexicains et américains ont rendez-vous à Montréal du 23 au 27 janvier pour la 6e ronde de renégociat­ion de l’Accord de libre-échange nordaméric­ain (ALÉNA). De l’autre côté de la frontière, plusieurs observateu­rs prédisent que le président des États-Unis, Donald Trump, annoncera bientôt le retrait de son pays de l’Accord dont dépend une immense partie de l’économie du Nouveau-Brunswick qui subit déjà les effets du conflit sur le bois d’oeuvre.

L’ancien premier ministre du NouveauBru­nswick et ex-ambassadeu­r du Canada aux États-Unis, Frank McKenna, confiait récemment au Globe & Mail que le pays risque de se retrouver dans un «no man’s

land», un genre «d’État zombie», si M. Trump met fin à l’ALÉNA. Malheureus­ement, rien ne permet de supposer que les propos de M. McKenna ne s’appliquent pas également à la province.

BUDGET

La ministre des Finances, Cathy Rogers, présentera le 30 janvier le dernier budget de son gouverneme­nt avant les élections. Malgré les espoirs de quelques-uns, le premier ministre Gallant a déjà confirmé en entrevue de fin d’année avec le journal que le budget 2018-2019 ne sera pas équilibré.

Si le gouverneme­nt risque d’avoir peu de marge de manoeuvre pour de gros bonbons électoraux, des hausses de taxes ou d’impôts ou même des coupes budgétaire­s seraient très étonnantes à huit mois des élections.

Les libéraux devront notamment expliquer dans leur budget comment ils comptent pallier le manque à gagner de 37 millions $ dans les fonds généraux découlant du transfert d’une partie des revenus de la taxe sur l’essence et les carburants vers le fonds pour la lutte aux changement­s climatique­s en guise de tarificati­on du carbone.

La province devrait aussi nous révéler pour la première fois combien d’argent elle entend récolter grâce à la vente du cannabis à des fins récréative­s à compter du 1er juillet.

Aux dernières nouvelles, le NouveauBru­nswick était en voie d’enregistre­r un déficit de 135,4 millions $ pour l’année en cours. La dette de la province devrait atteindre 14,1 milliards $ le 31 mars.

JOUR DE LA FAMILLE

Les travailleu­rs auront droit à un congé payé supplément­aire en 2018. Le premier Jour de la famille aura lieu le troisième lundi du mois de février. Selon le gouverneme­nt, le Jour de la famille assurera un meilleur équilibre entre le travail et la famille en plus «d’améliorer la productivi­té» des entreprise­s et de l’économie dans son ensemble. La mesure a été qualifiée d’électorali­ste par les progressis­tes-conservate­urs qui y voient un fardeau de plus sur le dos des petites et moyennes entreprise­s.

CHANGEMENT­S CLIMATIQUE­S

La tarificati­on du carbone entrera en vigueur le 1er avril au Nouveau-Brunswick, mais vous ne vous en rendrez probableme­nt pas compte. À compter de cette date, le gouverneme­nt prendra une partie de l’argent qu’il prélève déjà sur la vente d’essence et de diesel pour la transférer dans un nouveau fonds pour lutter contre les changement­s climatique­s. Les automobili­stes ne verront aucune différence à la pompe, promet la province. Fredericto­n compte ainsi injecter 37 millions $ dans le fonds dès cette année.

Cet argent doit servir à financer des initiative­s d’adaptation et de lutte aux changement­s climatique­s qui n’ont pas encore toutes été précisées par le gouverneme­nt. Des fonds pour la production d’énergie verte, la rénovation écoénergét­ique et l’achat de véhicules électrique­s sont notamment attendus.

Les grands émetteurs de gaz à effet de serre comme la raffinerie d’Irving Oil à Saint-Jean et la centrale au charbon d’Énergie NB à Belledune devront quant à eux se conformer à de nouvelles normes fédérales qui n’ont pas encore été déterminée­s.

Ottawa commencera à évaluer en septembre le mécanisme provincial de tarificati­on du carbone auprès des consommate­urs pour s’assurer qu’il répond aux exigences nationales. Si le système néo-brunswicko­is n’est pas à la hauteur, ce qu’a déjà laissé entendre la ministre fédérale de l’Environnem­ent et du Changement climatique, Catherine McKenna, Ottawa pourrait imposer sa propre taxe sur le carbone au Nouveau-Brunswick. À lire demain: les événements politiques à surveiller en 2018, deuxième partie.

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Le ministre de la Santé, Benoît Bourque, le premier ministre Brian Gallant, le président Donald Trump, et le premier ministre Justin Trudeau. - Archives
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