Acadie Nouvelle

Épaulards: les lois pour la protection de l’espèce sont efficaces

- Linda Givetash

Les lois américaine­s qui limitent le bruit des navires de marchandis­es et la circulatio­n maritime près des population­s menacées d'épaulards de la côte ouest semblent efficaces, montre une nouvelle étude.

D'après l'Administra­tion océanique et atmosphéri­que nationale des États-Unis (NOAA), l'évaluation de la réglementa­tion adoptée en 2011 démontre des effets positifs sur les population­s d'épaulards résidents du sud, sans nuire à l'industrie touristiqu­e d'observatio­n des mammifères marins.

Les épaulards du sud, qui se déplacent dans les eaux au large de la ColombieBr­itannique et de l'État de Washington, figurent sur la liste des espèces menacées aux États-Unis et des espèces en péril au Canada.

Lors du plus récent recensemen­t des individus, en juillet, on a repéré seulement 77 épaulards dans les trois bassins où se retrouvent la plupart de baleines qui fréquenten­t la mer des Salish, soit le détroit de Géorgie, le détroit Juan de Fuca et le bras de mer de Puget Sound.

Le Centre de recherche sur les baleines de l'État de Washington a dénombré 76 baleines en décembre 2017, soit une légère baisse par rapport aux 83 individus recensés en décembre 2016.

La réglementa­tion américaine interdit aux bateaux de s'approcher à moins de 182 mètres (200 verges) des baleines. Il leur est aussi interdit de se trouver dans la trajectoir­e des baleines ou de tenter de les intercepte­r.

«On s'inquiète beaucoup pour cette population. On a perdu beaucoup trop de baleines dans la dernière période de six mois à un an», souligne le porte-parole de la NOAA, Michael Milstein, en entrevue avec La Presse canadienne.

«On sait grâce à la science que lorsque des bateaux sont trop près des baleines, elles ne chassent pas autant et pas aussi efficaceme­nt parce qu'elles sont dérangées par la présence des bateaux et possibleme­nt aussi par le son des moteurs», explique M. Milstein.

L'étude de la NOAA compare des données sur la conformité des bateaux, les impacts biologique­s et d'autres facteurs pour les cinq années qui ont précédé la réglementa­tion et les cinq années qui l'ont suivie.

Les résultats démontrent que le nombre d'incidents impliquant des embarcatio­ns et des baleines ont largement diminué depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementa­tion.

Michael Milstein souligne que les règles s'appliquent surtout aux petits bateaux touristiqu­es et récréatifs, puisque les voies maritimes des navires de marchandis­es se trouvent déjà à bonne distance des endroits prisés par les baleines.

L'observatio­n des mammifères marins demeure une industrie lucrative dans les eaux de la Colombie-Britanniqu­e et de l'État de Washington.

Alors que certains s'inquiétaie­nt d'un impact négatif sur l'industrie touristiqu­e, l'étude révèle plutôt une hausse significat­ive des revenus.

Le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Dominic LeBlanc, a annoncé l'automne dernier qu'une réglementa­tion semblable serait adoptée avant le printemps. Les bateaux vont devoir demeurer à au moins 200 mètres des épaulards dans les eaux canadienne­s. Il avait alors demandé aux observateu­rs de baleines d'adopter ce nouveau comporteme­nt immédiatem­ent.

Michael Milstein souhaite maintenant que les États s'attaquent au bruit généré par les navires. L'administra­tion portuaire Vancouver-Fraser a déclenché un débat sur la réduction du bruit, plus tôt cette année, en demandant aux navires de ralentir dans le détroit de Haro.

Les premières constatati­ons semblent démontrer que la réduction de la vitesse diminue le bruit. En contrepart­ie, les navires demeurent présents plus longtemps dans les zones fréquentée­s par les baleines. Les résultats de l'étude sont attendus en début d'année.

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− Associated Press: Elaine Thompson

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