Quels sujets risquent de retenir l’attention en 2018?
Si les mordus d’actualité se sont sentis étourdis par l’avalanche de nouvelles en 2017 dans les milieux politiques, économiques et culturels, ils risquent de l’être tout autant en 2018, puisque plusieurs dossiers sont encore ouverts et risquent d’évoluer
Voici un tour d’horizon des sujets les plus chauds à surveiller cette année au Canada et dans le monde:
LA FIN DES STATUTS DE PROTECTION TEMPORAIRE AUX ÉTATS-UNIS
Cette nouvelle qui semble d’abord internationale aura probablement des répercussions au Canada. L’administration de Donald Trump a annoncé qu’elle mettait fin aux statuts de protection temporaire des Nicaraguayens et des Haïtiens établis aux États-Unis respectivement depuis 1998 et 2010. Depuis l’élection de Donald Trump aux États-Unis, des milliers de migrants ont traversé la frontière canadienne de façon informelle pour demander l’asile au Canada. L’été dernier, des milliers de migrants, la majorité d’origine haïtienne, ont franchi la frontière, forçant la Ville de Montréal à héberger ces gens notamment au Stade olympique. Après l’annonce des Américains en novembre, le gouvernement canadien a dit redouter une nouvelle vague migratoire. Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, avait assuré que les ressources nécessaires pour la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et les agents frontaliers étaient en place, de même que des plans d’urgence pour divers scénarios. Selon le ministère québécois de l’Immigration, du 1er janvier au 31 octobre 2017, 41 355 demandes d’asile ont été présentées au Canada, dont 20 390 au Québec (49,3 pour cent).
LE PREMIER GRAND TEST ÉLECTORAL DE TRUMP
Donald Trump subira l’année prochaine son premier test électoral d’importance deux ans après son élection surprise à la Maison-Blanche. Les élections de mi-mandat consistent à renouveler le tiers du Sénat et toute la Chambre des représentants. En ce moment, les républicains contrôlent les deux chambres, ce qui leur donne la haute main sur toutes les lois adoptées aux États-Unis. Traditionnellement, à la Chambre des représentants, le parti du président tend à perdre des plumes aux élections de mi-mandat; la tendance contraire est survenue seulement trois fois depuis 1932, souligne Christophe Cloutier-Roy, spécialiste de la politique américaine à la Chaire Raoul-Dandurand. Selon le portrait actuel, c’est à la Chambre que les démocrates pourraient espérer une percée, et si le président Trump demeure aussi impopulaire, il serait même possible que les républicains perdent le contrôle pour une première fois depuis 2011, selon l’expert. Dans les courses au Sénat, le Parti républicain de Donald Trump pourrait se démarquer dans des États où le président a été élu avec une importante majorité, dont le Montana, le Dakota du Nord, la Virginie-Occidentale et la Floride. Aussi à surveiller, selon M. Cloutier Roy: la course des gouverneurs. «Ça va être très important, parce que le parti qui va gagner ces postes-là va être en mesure de présider le redécoupage qui aura lieu après le recensement en 2020.»
POUTINE POURRAIT BATTRE UN RECORD DE STALINE
Le controversé président russe tente de briguer un quatrième mandat pour l’élection présidentielle qui est prévue en mars prochain. S’il est réélu, Vladimir Poutine battra le record de longévité détenu par le dictateur soviétique Joseph Staline. Si l’on en croit les récents sondages, M. Poutine vogue vers une réélection confortable: plus de 80 pour cent des Russes approuvent son travail. Le dirigeant de 65 ans est au Kremlin depuis 2000. Il a été président de 2000 à 2008, avant de devenir premier ministre pendant six ans, puis de reprendre les rênes du pays en 2012. L’opposition contre M. Poutine est largement fragmentée, mais il y a une nouvelle venue, l’animatrice de télévision Ksenia Sobtchak, qui est la fille de l’ancien mentor du président, Anatoli Sobchak.
LES GOLDEN GLOBES ET LES OSCARS POST-WEINSTEIN
Traditionnellement, aux galas de l’Association hollywoodienne de la presse étrangère et de l’Académie des arts et des sciences du cinéma, les films du puissant producteur Harvey Weinstein étaient célébrés en grand. Le 7 janvier et le 4 mars prochains à l’occasion du 75e gala des Golden Globes et du 90e gala des Oscars, le portrait sera radicalement différent dans la foulée des multiples accusations d’agression et de harcèlement sexuels qui pèsent contre M. Weinstein. Ce sont deux animateurs d’émissions de fin de soirée qui seront à la barre de ces galas, Seth Meyers (à droite dans la photo) et Jimmy Kimmel (à gauche), qui ont l’habitude de ne pas faire dans la dentelle. «Je n’ai aucun intérêt à protéger Harvey Weinstein. Je ne pourrais pas moins me soucier de Harvey Weinstein. J’espère qu’il aura ce qu’il mérite et que nous passerons à autre chose», avait confié Jimmy Kimmel au site Vulture. En plus de M. Weinstein, d’autres artistes populaires à ces galas ont fait l’objet d’allégations d’inconduite sexuelle, dont les acteurs Kevin Spacey et Dustin Hoffman, ainsi que le réalisateur Roman Polanski.
LES SUITES DE L’AFFAIRE ROZON
Qu’adviendra-t-il du festival Juste pour rire? Il semble que le tout nouveau festival du rire, le «Grand Montréal comédie fest», qui a été lancé par des dizaines d’humoristes dans la foulée des allégations de nature sexuelle contre Gilbert Rozon (photo), risque de nuire au Groupe Juste pour rire. De nombreux humoristes qui ont contribué à sa renommée ont déjà annoncé qu’ils participeraient au nouveau festival du rire, dont Jean-Michel Anctil, Michel Barrette, Lise Dion et Mike Ward, tout comme Martin Petit et Réal Béland, qui font partie des instigateurs du projet. Selon la programmation dévoilée à la mi-décembre, le festival aura lieu du 1er au 15 juillet, ce qui signifie qu’il chevauchera les dates du Zoofest et du festival Juste pour rire, qui commencent le 5 juillet pour se terminer le 28 juillet.