Les événements politiques à surveiller en 2018
(deuxième partie)
NDLR: La politique nous touche tous de près ou de loin. Qu’on le veuille ou non, les décisions qui sont prises à Fredericton et à Ottawa ont un impact sur nos vies et sur notre portefeuille. C’est d’autant plus vrai en année électorale. Voici la deuxième et dernière partie des événements politiques à surveiller en 2018 selon l’Acadie Nouvelle.
PROMESSES ÉLECTORALES
Le temps file pour le gouvernement du premier ministre Brian Gallant. En date d’aujourd’hui, 263 jours le séparent des élections provinciales du 24 septembre. Chaque jour, l’attention consacrée généralement à gouverner se tourne un peu plus vers la campagne électorale.
D’ici aux élections, les libéraux devront redoubler d’efforts s’ils souhaitent tenir l’ensemble de leurs promesses électorales. Même si la majorité de celles-ci ont été réalisées et que plusieurs autres sont en voie de l’être, le premier ministre ne peut toujours pas déclarer mission accomplie.
Parmi les promesses à remplir, notons: l’indemnisation pour les dépassements de coûts à la centrale nucléaire de Point Lepreau, la création d’un registre provincial des places en garderie, donner l’accès à un médecin de famille à tous les NéoBrunswickois et faire comparaître les dirigeants des universités devant un comité législatif.
SALAIRE MINIMUM
Le Parti libéral a également promis en campagne électorale de fixer le salaire minimum à 11$ l’heure pour l’indexer par la suite au taux d’inflation. Le salaire minimum a finalement atteint le seuil promis le 1er avril.
En vertu de l’engagement libéral, les travailleurs au salaire minimum seraient en droit de s’attendre à une nouvelle hausse le 1er avril prochain en fonction de la hausse des prix des biens et des services au cours des douze mois précédents. Toutefois, le gouvernement n’a encore jamais expliqué comment il entend s’y prendre.
L’inflation réfère généralement à l’Indice des prix à la consommation (IPC) calculé mensuellement par Statistique Canada. L’agence possède cependant plus d’une dizaine d’IPC différents avec ou sans le prix des aliments ou de l’énergie par exemple.
Peu importe la méthode que choisiront les libéraux, il y a fort à parier que le lobby des petites et moyennes entreprises va dénoncer la hausse alors que les militants contre la pauvreté continueront à réclamer un salaire minimum à 15$ l’heure.
Selon Statistique Canada, l’Indice des prix à la consommation (dans leur ensemble) a augmenté de 2,2% en 2016, l’année la plus récente pour laquelle les données sont disponibles.
PLAGE PARLEE
Le joyau touristique du NouveauBrunswick a connu une année difficile en 2017. La contamination aux coliformes fécaux a coûté à la plage Parlee une baisse d’achalandage de 26% cet été malgré une année record sur le plan touristique partout ailleurs dans la province.
Le gouvernement a déjà été solidement pointé du doigt en 2016 lorsqu’il a été révélé que l’information sur la mauvaise qualité de l’eau n’était pas transmise aux baigneurs à qui l’on faisait plutôt croire que tout allait bien.
Les libéraux ont depuis annoncé une série de mesures et d’investissements pour améliorer la situation à court et à long terme dans la baie de Shediac.
Lorsque le parc rouvrira ses portes en mai, la plage Parlee pourrait s’avérer une épine dans le pied du gouvernement en vue des élections si la qualité de l’eau laisse encore à désirer ou si les touristes ne sont pas de retour.
LÉGALISATION DU CANNABIS
La province a terminé l’année sur un revers en ce qui concerne la vente du cannabis à des fins récréatives. Faute d’avoir pu trouver des locaux dans les temps, 11 des 20 boutiques prévues de Cannabis NB ouvriront leur porte en septembre plutôt qu’en juillet lorsque le produit deviendra légal d’un océan à l’autre.
Même si l’année est à peine commencée, on peut déjà présumer sans craindre de se tromper que la légalisation du cannabis sera l’événement de 2018. Les risques et les pièges pour les gouvernements sont à la hauteur de cet immense changement de société.
Le prix du cannabis sera-t-il suffisamment bas pour attirer les consommateurs loin du marché noir? Le prix sera-t-il suffisamment élevé pour couvrir les coûts de production et de distribution en plus des efforts supplémentaires de maintien de l’ordre? Quelle sera la part des municipalités dans le partage des revenus? Les forces policières pourront-elles empêcher efficacement la conduite avec les facultés affaiblies par le cannabis? Qui se chargera de la livraison à domicile? Qu’arrivera-t-il aux dispensaires illégaux?
Voici autant de questions auxquelles les gouvernements devront répondre plus tôt que tard pour assurer une transition en douceur le 1er juillet.
ÉLECTIONS PROVINCIALES
Selon la loi électorale, les élections provinciales seront officiellement déclenchées le 23 août. La campagne électorale «non officielle» débutera cependant beaucoup plus tôt. Les observateurs politiques les plus cyniques diront qu’elle est déjà commencée depuis un bon moment.
La période de recrutement des candidats bat déjà son plein et la pression est plus forte que jamais sur les partis pour présenter un nombre respectable de candidatures féminines dans des circonscriptions où elles ont de véritables chances de l’emporter à la suite de l’initiative Femmes pour 50% et des changements aux règlements sur le financement électoral.
N’ayant pu faire élire qu’une seule députée francophone en 2014 avant de se choisir un nouveau chef qui ne parle pas le français, le Parti progressiste-conservateur sera vraisemblablement à la recherche de candidats acadiens d’envergure au cours des prochains mois dans le Nord de la province.
Les libéraux tenteront quant à eux de conserver leur avance de 19 points dans les sondages tout en continuant de concentrer leurs efforts dans la région de Saint-Jean où ils espèrent à tout prix conserver leurs deux sièges et peut-être même faire des gains.