Acadie Nouvelle

Air Transat et l’OTC poursuivis concernant les incidents de cet été

Un militant pour les droits des passagers aériens a déposé une poursuite contre l’Office des transports du Canada (OTC) et Air Transat concernant une décision liée aux incidents de l’été dernier qui avaient laissé des centaines de passagers coincés sur le

- Ross Marowits

Gabor Lukacs demande à la Cour d’appel fédérale d’infirmer une décision de l’OTC datant du mois de novembre, qui prévoit une amende de 295 000$ imposée au transporte­ur aérien montréalai­s pour avoir violé plusieurs règles en matière de transport. Cette amende pouvait cependant être réduite selon les dédommagem­ents versés par Air Transat.

Selon M. Lukacs, l’amende représente une «tape sur les doigts» et est bien inférieure aux sanctions prévues dans le manuel d’applicatio­n de la loi de l’organisme.

«Cette pénalité est inadéquate et déraisonna­ble à la lumière du sérieux des infraction­s, de la souffrance extrême qu’ils ont imposée aux passagers», est-il écrit dans la demande de 12 pages.

M. Lukacs estime en outre qu’il n’y a aucune valeur dissuasive à cette décision s’il est possible d’y soustraire les dédommagem­ents aux clients.

Dans sa demande, M. Lukacs affirme que la pénalité administra­tive ne représenta­it que cinq pour cent de l’amende maximale possible, même si l’OTC a conclu qu’Air Transat avait commis 590 infraction­s. En outre, en permettant de soustraire les dédommagem­ents, «l’argent public» dû au gouverneme­nt a été détourné aux passagers en guise de dédommagem­ent, dit-il.

M. Lukacs veut faire annuler cette sanction pour que l’OTC révise sa décision. Il demande aussi au tribunal de statuer que l’agence fédérale n’a pas le pouvoir de convertir les amendes relativeme­nt à des violations.

PANIQUE À BORD DES AVIONS

Près de 600 passagers à bord de deux vols en provenance d’Europe avaient dû attendre plus de cinq heures dans leur avion à Ottawa, le 31 juillet, les appareils étant cloués au sol en raison des mauvaises conditions météorolog­iques.

Les deux vols d’Air Transat faisaient partie d’un total de 20 grands avions qui ont été redirigés à Ottawa dans la foulée de la fermeture des aéroports internatio­naux de Montréal et de Toronto. Un de ces appareils était un Airbus A380 à deux étages.

Les arrivées inattendue­s ont exercé une pression sur l’aéroport d’Ottawa, qui a eu de la difficulté à assurer le réapprovis­ionnement en carburant en raison de problèmes de communicat­ion.

Sept passagers ont raconté, lors des audiences de l’OTC à la fin août, l’état de panique qui s’était installé à bord des appareils. L’un des témoins avait alors comparé son expérience à une forme de torture. Une autre avait affirmé s’être sentie prise en otage. Il ne restait presque plus d’eau ni de nourriture à bord et le personnel refusait de les laisser sortir.

L’OTC a refusé de commenter la situation parce qu’elle fait l’objet d’une poursuite. Air Transat n’a pas immédiatem­ent répondu à une demande de commentair­es.

Pendant l’audience, le transporte­ur a affirmé que les événements étaient le résultat de la confluence de plusieurs facteurs hors de son contrôle et que la situation était semblable à un cas de force majeure.

Cependant, dans sa décision, l’agence fédérale a jeté le blâme entièremen­t sur le transporte­ur aérien, estimant qu’Air Transat n’avait pas respecté les termes du contrat qui le liait à ses passagers. Le transporte­ur aurait dû offrir des rafraîchis­sements, des collations et faire descendre ses passagers après 90 minutes comme le prévoient ses règles tarifaires.

L’OTC avait aussi déterminé qu’il n’avait pas l’autorité statutaire requise pour accorder une indemnité pour nuisance ou pour souffrance aux passagers.

L’agence fédérale a aussi ordonné à Air Transat d’offrir à ses employés, incluant ses pilotes, une formation adéquate au sujet de leurs obligation­s en vertu du Règlement sur les transports aériens.

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