Acadie Nouvelle

Un rapport recommande une meilleure surveillan­ce des services frontalier­s

- La Presse canadienne

Le gouverneme­nt Trudeau devrait créer une nouvelle entité indépendan­te pour prendre en charge les plaintes déposées contre des agents des services frontalier­s, recommande un rapport interne.

Le rapport rédigé pour Sécurité publique Canada recommande que ce nouvel organisme soit en mesure d'enquêter sur des tendances ou de possibles problèmes systémique­s dans les pratiques de l'agence.

Cette entité de surveillan­ce, la Commission de révision de l'applicatio­n de la loi, examinerai­t le travail de l'Agence des services frontalier­s du Canada (ASFC) et de la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) puisque les juridictio­ns deux services se recoupent fréquemmen­t.

Le rapport daté de juin a été rédigé par l'ex-greffier du Conseil privé et secrétaire du cabinet, Mel Cappe, aujourd'hui professeur à l'Université de Toronto. Le document a été obtenu par La Presse canadienne par l'entremise d'une demande d'accès à l'informatio­n.

Scott Bardsley, porte-parole du ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale, n'a pas voulu commenter directemen­t les recommanda­tions de Mel Cappe, mais il confirme que le gouverneme­nt cherche à trouver le mécanisme approprié pour surveiller le comporteme­nt des agents de l'ASFC et pour étudier les plaintes.

Les milliers d'agents déployés aux douanes gèrent l'entrée au Canada d'environ 100 millions de voyageurs, en plus de quelque 16 millions de livraisons commercial­es chaque année. Ils recueillen­t, analysent et partagent des informatio­ns concernant les individus et les marchandis­es qui transitent par les postes frontalier­s, les aéroports et les ports.

Les agents frontalier­s peuvent interroger les voyageurs, prendre des échantillo­ns sanguins et d'haleine, ainsi que fouiller, détenir et arrêter des citoyens ou non-citoyens sans avoir besoin d'un mandat. L'ASFC fait face à de sérieuses interrogat­ions concernant son rôle dans la détention d'immigrants à la suite de décès de personnes arrêtées par ses agents.

La procédure de recours interne de l'ASFC prend en charge les plaintes du public et d'autres organismes comme les tribunaux, le commissair­e à la vie privée et le Tribunal canadien du commerce extérieur.

Mais l'agence n'est surveillée par aucun organisme indépendan­t capable de réviser ses décisions ou de recueillir des plaintes.

De nombreuses voix, dont des citoyens libertaire­s, des avocats défendant des réfugiés et des comités d'élus ont réclamé une meilleure surveillan­ce indépendan­te du travail de l'ASFC au cours des dernières années.

Les libéraux ont pris quelques mesures pour suivre de plus près les actions de l'agence en matière de sécurité nationale par la création d'un Comité des parlementa­ires sur la sécurité nationale et le renseignem­ent et en proposant un ultime comité de surveillan­ce composé d'experts civils pour compléter le travail des élus.

L'entité de surveillan­ce proposée par Mel Cappe viendrait combler le dernier espace vide en supervisan­t de manière indépendan­te les pratiques d'applicatio­n de la loi des agents frontalier­s et en répondant aux plaintes des voyageurs.

Selon Mel Cappe, moins de 2400 plaintes de voyageurs contre les agents frontalier­s ont été enregistré­es en 2015. Il soutient tout de même qu'un mécanisme de surveillan­ce est nécessaire pour des raisons de «responsabi­lité et de transparen­ce».

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