Chronique inachevée
Samedi dernier. Revue de presse chez-moi qui se résume à des revues de listes chaque fin d’année: la liste des événements culturels de l’année, les 30 personnes les plus influentes, les 50 jeunes prometteurs, les 12 films à voir, etc.
Ce samedi du 30 décembre 2017, la presse écrite se questionne. Au Québec, elle vit une étape cruciale dans son histoire: La Presse publie sa dernière version papier. Quant au Devoir, que je suis allé m’acheter pour me faire croire que le papier est toujours ce qu’il y a de mieux, il tire fort pour augmenter ses abonnés.
Dans notre journal, l’éditorial du président du conseil d’administration espère une résurrection. Comme le Fils a eu besoin que le Père lui tende la main pour sortir du tombeau, le journal aura besoin de mains pour le sortir des kiosques et de plusieurs doigts pour se familiariser avec les nouvelles plateformes.
Chacun a son cheval de bataille lorsqu’il est question de la presse écrite et des médias. Les responsables du journal s’affairent à le rentabiliser. Ceux qui sont critiqués se disent parfois victimes d’une machination. Ceux qui y sont absents cherchent comment faire pour attirer l’attention. Ceux qui déplorent des faits alternatifs se demandent comment faire triompher la vérité. Ceux qui ne peuvent se résigner à lire le journal sur la tablette font leur deuil de plusieurs sources d’informations.
Lorsqu’il est question d’information, peu de gens restent indifférents. Cela montre l’intérêt à l’égard des médias. Ils ne relaient pas toujours l’information qu’on souhaite. Le côté que nous voudrions présenter est parfois absent. Mais refuser la présence des médias, c’est aller vers l’ignorance. Encore faut-il plaider pour la rigueur! C’est ce que je souhaite pour notre journal. Avec des lecteurs. De nombreux lecteurs qui lisent, s’instruisent, questionnent et analysent.
Je reviens à samedi dernier. Je glisse les pages de L’Acadie Nouvelle sur ma tablette. Eh oui! moi qui ne croyais jamais délaisser le papier, me voilà désormais souvent avec une tablette pour lire le journal… et prier le bréviaire!
Voilà que la chronique de spiritualité ce jour-là est amputée de sa finale. En découvrant cela, je me dis que personne ne remarquera cela: qui scrute une chronique de spiritualité un 30 décembre? Au même moment, le téléphone sonne.
«Belle chronique ce matin mon ami. Mais il n’y a pas de point final. Est-ce vraiment la fin?
– Euh… pas vraiment la fin. Mais ce n’est pas grave. Il manque seulement quelques phrases.»
À bien y penser, c’est chouette une chronique du 30 décembre sans point final. Chacun peut la terminer comme il veut. Chacun peut y ajouter ses souvenirs de 2017 et ses souhaits pour 2018. Chacun peut ajouter son image. Je parlais de la vie comme une suite ininterrompue de naissances. Et de chaque naissance comme un livre, une fleur, un champ avec un trésor.
Pour moi, c’était consolant qu’un lecteur remarque cette absence de point. C’est un beau cadeau des fêtes: la chronique est lue! Au moment de cette réflexion personnelle (teintée d’égoïsme), un texto qui rentre sur mon i-quelque chose.
«Est-ce qu’ils ont coupé ta chronique? Pas de point, pas de souhaits de nouvelle année, vraiment pas toi!
- Euh… pas vraiment coupé. Probablement un petit oubli au moment du montage. C’était le temps des Fêtes pour eux aussi. Bonne année!»
Je commence à douter: est-ce que j’ai envoyé la version finale? J’ouvre ma boîte aux lettres et vérifie dans mes éléments envoyés. Oui: bien envoyée! J’en suis certain depuis que j’ai trouvé sur le site web du journal ladite chronique. Complète. – Archives Avec sa finale. La voici pour tous:
Chaque naissance est comme un livre à ouvrir. Comme une fleur prête à éclore. Comme un champ avec un trésor caché dedans. Comme un secret qui se révèle. Comme une fête qui commence. Joyeuses naissances… tout au long de l’année nouvelle qui va naître bientôt. Elle est née lundi dernier. Sans trop de complications. Avec un mal de tête pour certains. Des courbatures pour d’autres. La pleine lune pour tous! C’est à l’image de cet astre que je veux vivre cette année: refléter la lumière du Soleil qui vient nous visiter (Lc 1).
Bonne, heureuse et sainte année! Merci de me lire… et de faire partie de ma vie, de ma communauté virtuelle!