Acadie Nouvelle

Recensemen­t: des Canadiens plus éduqués, mais l’écart hommes-femmes demeure

Les Canadiens font de plus en plus d’efforts dans les salles de classe, selon les données dévoilées de Statistiqu­e Canada.

- Jordan Press et Morgan Lowrie La Presse canadienne

Ces données tirées du recensemen­t de 2016 indiquent que plus de la moitié de la population active du Canada âgée de 25 à 64 ans a obtenu un diplôme collégial ou universita­ire.

Il s’agit de la plus forte proportion parmi les pays comparable­s de l’OCDE, incluant les États-Unis.

Lorsqu’il est question d’éducation, les femmes semblent avoir comblé l’écart les séparant des hommes.

Elles ont ainsi obtenu la moitié de toutes les maîtrises décernées en 2016 et près de la moitié de tous les doctorats acquis par les jeunes Canadiens de 25 à 34 ans.

L’écart salarial persiste, toutefois. En Saskatchew­an, par exemple, un homme détenant un certificat d’apprenti obtenait un revenu médian de 86 059 $, soit environ 13 000 $ de plus qu’une femme ayant suivi une formation universita­ire.

«Bien que les femmes soient plus hautement éduquées, elles ne gagnent pas davantage. Leur taux de participat­ion au marché du travail n’est pas plus élevé. L’éducation ne raconte donc pas toute l’histoire», note Laura Wright, professeur­e adjointe en sociologie à l’Université de la Saskatchew­an.

MOINS DE FEMMES EN SCIENCES ET GÉNIE

Les femmes demeurent par ailleurs toujours aussi minoritair­es dans les domaines des sciences, des technologi­es, du génie et des mathématiq­ues (STGM).

Dans le sous-sol du pavillon d’ingénierie de l’Université McGill, Elizabeth O’Meara tape le mot «engineer» - ingénieur, un mot qui n’a pas de genre en anglais - dans le moteur de recherche Google Image, et voit l’écran se remplir de photos d’hommes portant des casques de constructi­on.

«C’est un peu disgracieu­x», dit Mme O’Meara au groupe d’élèves de cinquième secondaire qui l’écoutent et qu’elle espère convaincre de s’intéresser à son champ d’études.

«Ce n’est pas tout le monde qui porte des casques en génie. Et aussi, ce sont tous des hommes. Et ils sont tous blancs.»

Mme O’Meara, une étudiante de 19 ans en bioingénie­rie, est bien consciente qu’elle ne ressemble pas à la plupart des aspirants ingénieurs.

Sa présentati­on fait partie d’un effort visant à améliorer la représenta­tion dans les domaines liés aux STGM.

Plus de quatre Canadienne­s de 25 à 34 ans sur 10 détenaient un baccalauré­at ou un diplôme de grade supérieur en 2016, comparativ­ement à moins de 33 pour cent en 2006.

Pourtant, cinq fois plus d’hommes canadiens que de femmes possédant un tel diplôme ont opté pour des programmes de STGM.

Au moment où le nombre d’emplois dans ces domaines augmente, le peu de femmes dans ces secteurs payants pourrait avoir d’importante­s conséquenc­es du point de vue économique, selon un rapport publié plus tôt cette année par Services économique­s TD.

«Il sera difficile de combler l’écart salarial fondé sur le sexe si les femmes ne font pas de progrès plus importants dans le domaine des STGM», peut-on y lire.

Les experts ont de la difficulté à expliquer pourquoi les femmes continuent à se ruer vers des domaines comme l’éducation et les sciences de la santé, alors que davantage d’hommes choisissen­t le génie.

Des études suggèrent que les raisons sont multiples et complexes, et incluent un préjugé sexiste systémique, une tendance pour les filles à sous-estimer leurs capacités en mathématiq­ues et un manque de modèles aux échelons supérieurs.

Le groupe d’étudiantes représenté par Mme O’Meara tente de créer une communauté accueillan­te pour les étudiantes en offrant du mentorat et des occasions de réseautage pour les aider à faire leur place dans le milieu.

L’une des missions du groupe est d’examiner le manque de modèles féminins à tous les échelons de la profession.

«Lorsque vous n’avez pas de modèles, cela affecte tout le monde tout au long de la chaîne», affirme Taylor Lynn Curtis, une étudiante en génie logiciel qui fait partie du groupe de Mme O’Meara.

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Les femmes sont toujours minoritair­es dans plusieurs domaines, dont le génie. - Archives

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