Production à des fins médicales ou récréatives?
Les consommateurs de cannabis médicinal sont aussi inquiets de l’approvisionnement, considérant que la plupart des producteurs autorisés ont laissé savoir qu’ils prévoyaient faire pousser et distribuer de la marijuana à la fois pour les patients et les utilisateurs récréatifs. «Des groupes de patients ont exprimé leur inquiétude que certaines entreprises puissent peut-être s’éloigner du système médical et se concentrer seulement sur le système de consommation», a indiqué Cam Battley, vice-président principal du producteur Aurora Cannabis, établi à Edmonton. «Alors nous nous sommes engagés à ce que nos patients passent en premier», a-t-il ajouté, soulignant que l’entreprise faisait partie de l’organisation de l’industrie, Cannabis Canada, qui souhaite aussi éliminer la taxation sur la marijuana médicinale. «Dans notre perspective, c’est moralement injuste de taxer les gens qui sont atteints de maladies chroniques et dont plusieurs sont déjà dans une situation précaire financièrement.» Les assurances privées et publiques mettent aussi en rogne les utilisateurs médicinaux. À l’exception d’une couverture limitée pour les vétérans et des patients qui disposent de comptes de frais médicaux, la plupart des assurances ne remboursent pas le cannabis médicinal. Et aucune province et aucun territoire ne le couvre dans ses programmes publics. «Il y a moins de couverture en termes de couverture publique, ce qui est extrêmement malheureux, considérant que la plupart des patients admissibles à la couverture provinciale sont généralement des gens qui ont de faibles revenus ou ont une invalidité», a observé M. Zaid. «Alors ce sont des gens qui ont vraiment le plus besoin de couverture et ce sont eux qui sont le moins aidés en ce moment.» Mandy McKnight souligne que depuis que le petit Liam a commencé à prendre de l’huile de cannabis, il a cessé de prendre tous ses médicaments contre l’épilepsie et n’a pas été admis une seule fois à l’hôpital en raison de crises. «Alors je crois qu’en fin de compte, nous faisons économiser des milliers de dollars au système de santé. Je me sens comme si on était punis.» – La Presse canadienne