«PROBLÈMES MAJEURS» DE DÉNEIGEMENT
Le programme de déneigement du gouvernement provincial est défaillant. C’est ce qu’affirme le syndicat qui représente les opérateurs de déneigeuses, qui dénonce des problèmes majeurs qui compromettent selon lui les opérations de déneigement sur les routes du Nouveau-Brunswick
En conférence de presse, mercredi, la section 1190 du Syndicat canadien de la fonction publique a décrié un manque de maind’oeuvre et un programme de déneigement qui masque les problèmes plutôt que les régler.
Les opérateurs ne peuvent pas travailler de 23h à 4h et ne peuvent pas commencer à nettoyer certaines routes à moins que sept centimètres de neige y soient déjà accumulés, selon le syndicat.
«Nos divisions fonctionnent sans opérateurs de remplacement, et nos conducteurs ont besoin de pauses de sommeil, alors la direction a cru bon de prendre des mesures créatives pour masquer les trous dans ce qui devrait être une opération continue. Cependant, dame Nature, travaille 24/7» a indiqué par communiqué Andy Hardy, président de la section 1190.
Le SCFP estime que 80 postes d’opérateur ont été éliminés depuis 2011 et que 40 camions ont été retirés de la flotte.
De nouveaux opérateurs doivent être embauchés et des modifications au programme de déneigement des routes provinciales doivent être apportées, d’après le syndicat.
«Allons au coeur du problème, en commençant par l’embauche d’un opérateur de remplacement par division. Ce serait un pas dans la bonne direction pour annuler une partie des coupures faites au personnel à temps plein et à l’équipement au cours des dernières années», a ajouté M. Hardy.
Le mode de gestion des quarts devrait aussi être changé selon le président du SCFP au Nouveau-Brunswick, Daniel Légère. On devrait, d’après lui, s’inspirer de ce qui se fait au Québec et en Nouvelle-Écosse.
«On voit beaucoup de commentaires sur les médias sociaux comme quoi les chemins sont beaux en Nouvelle-Écosse et au Québec. Ce qui arrive, c’est que ces provinces ont deux quarts de travail de 12 heures. Elles n’exigent pas de leurs employés un quart de 16 heures. Donc ça, ce serait une option pour que les chemins soient nettoyés 24 heures sur 24», a affirmé M. Léger.
La directive d’épandage de sel et de sable serait aussi défaillante d’après la section 1190 du SCFP. Cette directive aurait pour objectif une application uniforme d’abrasif en ne tenant pas compte des variances météorologiques des régions.
Pour le député progressiste-conservateur, Jeff Carr, la polémique soulevée par le SCFP est l’occasion idéale pour le ministre des Transports et de l’Infrastructure, Bill Fraser, de porter une oreille attentive aux hommes et aux femmes qui déneigent les routes de la province.
«Ça crée une occasion pour le ministre de prendre en charge cette situation et d’être un héros s’il le veut pour s’asseoir avec le syndicat et les bonnes personnes. Vraiment, les bonnes personnes à qui parler, ce sont les opérateurs. Ça n’a pas besoin d’être une firme de consultation qui vient de l’extérieur de la province. Ça peut être ces gens de première ligne qui ont beaucoup d’expérience. Ils peuvent même dire au ministre comment ils pourraient être plus efficaces, comment faire le travail plus facilement et comment épargner de l’argent», a avancé M. Carr à l’Acadie Nouvelle.
Une rencontre entre le ministre Fraser et le président de la section 1190, M. Andy, est à l’étape de la planification.
Le gouvernement provincial soutient avoir augmenté le budget d’entretien des routes l’hiver de 15% en 2015. Il est alors passé de 60,2 millions $ à 69,1 millions. Il a cependant diminué en 2017 à 68,9 millions $.
Le ministre Bill Fraser n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de l’Acadie Nouvelle. Avec la collaboration du journaliste Mathieu Roy-Comeau