Le déneigement des routes au N.-B.
C’est un rituel annuel d’entendre les citoyens, les syndicats et certaines municipalités se plaindre du mauvais service reçu par le gouvernement provincial pour le déblaiement des routes désignées. Le gouvernement quant à lui se cache un peu la tête dans le sable et semble nier sans plus d’analyse qu’il pourrait y avoir un problème. Résultats: les citoyens deviennent confus devant des thèses et des déclarations exagérées et ne savent qui croire.
D’entrée de jeu je vous dirai que d’une façon générale, nous avons un excellent service de déblaiement des routes, où les employés de la voirie travaillent consciencieusement et de façon très professionnelle. De toute évidence les différents «garages du gouvernement» sont dotés d’équipement à la fine pointe de la technologie et les employés en prennent grand soin.
Il faut se rappeler que les employés de la voirie travaillent en région pour la majorité, contrairement à tous les autres fonctionnaires qui généralement sont rattachés aux grands centres de la province.
Les emplois au «garage» comme on le dit dans le jargon politique, sont très sollicités et font l’objet, admettons-le, d’un patronage politique sans pareil dans aucun autre ministère. On dit à la blague que si vous voulez savoir si un employé de la voirie est libéral ou conservateur vous n’avez qu’à lui demander la date où il a été embauché!
Voilà que depuis quelques années, le ministère des Transports tente de réduire les dépenses en imposant des règles et des normes en fonction de l’importance de la route ou encore de la circulation qu’elle génère.
Les premières coupures importantes à la voirie l’ont été quand on s’est équipé de chasse-neiges qui ne nécessitent qu’un seul opérateur, éliminant du même coup des centaines d’emplois.
Chaque année, le ministère tente également de ne plus entretenir des routes de chalets, des routes forestières ou d’autres chemins qui ne font pas vraiment parti du réseau routier. De plus, on a décidé, il y a quelques années, de ne plus ouvrir les routes (sauf les autoroutes) après 23h et cela jusqu’au matin.
Alors que le syndicat prétend qu’il en va de la vie de certaines personnes, les corps de police prétendent le contraire puisque certains d’entre eux avancent qu’il est plus dangereux de garder les chasses neige sur la route en cas de tempête que de les retenir au garage. Qui a tort et qui a raison? C’est une question à plusieurs millions de dollars.
D’abord le gouvernement, plutôt que de continuer à insister qu’il n’y a pas de problème, devrait ouvrir un véritable dialogue avec les intervenants. Quant aux syndicats, ils n’arrivent pas à se sortir d’un discours d’une autre époque où on tente de faire peur aux gens. Leur solution est très simple, voire simpliste, ils demandent de doubler le personnel. Franchement! Voici une occasion rêvée pour le gouvernement et pour le syndicat de montrer qu’on peut gouverner autrement. Un peu de réalisme de la part des syndicats et plus de transparence de la part du gouvernement seraient bénéfiques à la population.
En cette période de l’année, les sujets de conversation les plus populaires semblent être la météo et la condition des routes. Il n’y a pas grand-chose à faire pour changer la météo sinon espérer des périodes moins froides et pas de verglas. Pour ce qui est de l’état des routes, semble-t-il que tous ont des histoires d’horreur sur certaines sections de routes qui sont franchement dangereuses.
J’ai eu l’occasion durant la période des Fêtes de voyager dans plusieurs régions de la province. J’ai été surpris de constater l’épaisseur de la glace ancrée sur certaines sections de route. Dans le Nord de la province et dans la région de Miramichi, à certains moments, la route conduisait ma voiture à cause des ornières dans la glace. J’ai vécu toute ma vie dans une région rurale du Nord-Ouest et je suis très familier avec la conduite sur des routes enneigées. Toutefois, cette glace encastrée sur les routes cette année rend celles-ci franchement dangereuses, et ce même à vitesse réduite.
Votre voiture ou celle qui vient à votre rencontre semble de temps à autre décidée où elles veulent aller, ce qui rend la conduite stressante et dangereuse.
Le ministre responsable Bill Fraser dit toutefois que les volumes de sel sont maintenant répartis de façon uniforme dans toutes les régions de la province, ce qui signifie que certaines régions en reçoivent moins.
Selon moi, une réponse très peu intelligente alors que les besoins des régions et les hivers sont différents d’une année à l’autre. Les quantités de sel utilisées ont été réduites d’année en année considérant les effets environnementaux. Toutefois, des conditions différentes exigent des actions différentes et lorsque la sécurité des utilisateurs de la route l’exige, le sel devrait être utilisé.
J’entends déjà certains dire que le sel n’est pas efficace lorsqu’il fait très froid. Il est encore moins efficace lorsqu’il n’est pas utilisé du tout. On parle même de réduction de camion de voirie sur les routes afin d’économiser. Des clôtures ont été construites afin de prévenir les accidents avec les orignaux. Pourtant, le gouvernement de Brian Gallant néglige de prévenir que les véhicules se frappent entre eux en coupant les budgets d’entretien en hiver.
J’écoutais un membre de la brigade d’incendie du Sud-Ouest rapporter un nombre très élevé d’accidents à cause des conditions difficiles de la route et de la difficulté des premiers intervenants à utiliser ces routes. Cette région a par contre reçu 1 million $ afin d’améliorer un sentier provenant d’une réduction des budgets sur les routes. C’est ça établir des priorités et faire des choix! C’est probablement pourquoi selon la firme de sondage Angus Reid, M. Gallant est le deuxième premier ministre le moins populaire au Canada après celle de l’Ontario.
Les libéraux de M. Gallant savent que l’argent épargné servira afin d’essayer de se faire réélire en septembre alors que la population aura oublié les routes glacées.