Papier journal: les droits punitifs auront peu d’impact au N.-B.
«Si les usines de pâte et papier du Québec ralentissent leur consommation de copeaux, il
pourrait y avoir un certain débordement au Nouveau Brunswick. Il faut reconnaitre cependant que certaines usines de pâte de la province profitent déjà de la surabondance de copeaux pour obtenir leur approvisionnement à bon prix».
La décision du département du Commerce américain d’imposer des droits compensatoires sur le papier journal fabriqué au Canada aura peu d’impact sur l’industrie forestière au Nouveau-Brunswick.
Plus tôt cette semaine, le département américain du Commerce a annoncé sa décision d’imposer aux papetières canadiennes des droits compensatoires sur les importations variant entre 0,65% et 9,93%.
C’est une plainte de l’entreprise américaine North Pacific Paper Company qui est à l’origine de cette décision prise par le département du Commerce américain et qui a été très mal accueillie par l’industrie canadienne des pâtes et papiers.
Selon l’entreprise, les papetières canadiennes peuvent bénéficier de subventions des gouvernements jugées déloyales et ainsi vendre sur le marché américain leur papier journal à un faible coût.
Le Nouveau-Brunswick devrait être peu affecté par cette imposition de droits compensatoires, croit le professeur Michel Soucy, de l’Université de Moncton.
«Les usines de papier du Nouveau Brunswick font des types de papiers qui sont différents, qui ne sont pas soumis à cette plainte», explique le professeur spécialisé en économie et en opérations forestières.
L’imposition de ces droits est une très mauvaise nouvelle pour l’industrie du papier journal qui est située surtout au Québec et en Ontario, mais cette nouvelle devrait très peu affecter les usines du Nouveau-Brunswick», ajoute Michel Soucy.
Le professeur de l’École de foresterie affirme que les usines de sciage de la province devraient pouvoir continuer d’écouler leurs copeaux auprès des usines de pâte, alors que les usines de sciage du Québec ont déjà beaucoup de difficulté à écouler leurs copeaux.
L’entreprise J.D. Irving a confirmé les dires du professeur Soucy.
«Irving Pulp & Paper ne produit pas de quantités importantes de papier journal, notre principal produit est un papier de catalogue de haute qualité. Actuellement, nous n’expédions pas de papier journal aux États Unis», a expliqué Mary Keith, porte-parole de l’entreprise.
Des entreprises comme Twin Rivers et le Groupe Savoie ne produisent pas de papier journal au Nouveau-Brunswick.
«Cette annonce n’aura aucun impact direct pour nous, à l’exception du fait que cela pourrait avoir des répercussions sur le marché des copeaux directement, et ce surtout pour le bois moue», a indiqué Alain Bossé, le président et chef de l’exploitation du Groupe Savoie de Saint-Quentin.