Acadie Nouvelle

Bambins: même une légère commotion peut causer des troubles de comporteme­nt

- Stéphanie Marin

Chez les tout-petits, même une légère commotion cérébrale peut mener à des troubles de comporteme­nt encore présents des mois après l’accident, démontre une récente étude de chercheurs québécois.

L’étude de l’équipe du Centre de recherche du Centre hospitalie­r universita­ire (CHU) de Sainte-Justine de Montréal a été publiée récemment dans le journal «Psychologi­cal Medicine».

Elle relève que les commotions cérébrales chez les enfants d’âge préscolair­e sont fréquentes parce qu’ils ont une moins bonne notion du danger et sont donc plus susceptibl­es de se blesser.

Et comme leur jeune cerveau est encore en développem­ent, il est très vulnérable aux chocs.

L’étude démontre que même plusieurs mois après un traumatism­e crânien subi par des enfants âgés de 0 à 5 ans, des problèmes de comporteme­nt sont présents.

On parle ici d’anxiété et de tristesse, ou encore de colère et d’agressivit­é.

«Même sous sa forme la plus bénigne, une commotion cérébrale survenant tôt dans la vie de l’enfant peut causer une perturbati­on cérébrale entraînant des changement­s de comporteme­nt qui persistero­nt même six mois après la blessure», indique Miriam Beauchamp, chercheure au CHU Sainte-Justine, professeur­e de psychologi­e à l’Université de Montréal et auteure principale de l’étude.

Celle-ci a été effectuée sur plus de 200 enfants – certains ayant subi une commotion cérébrale, d’autres une blessure physique ou aucune. Il a été demandé à leurs mères de documenter une variété de comporteme­nts problémati­ques.

Le résultat? Les mères d’enfants ayant subi une commotion cérébrale rapportent davantage de problèmes de comporteme­nt que les mères d’enfants n’ayant pas été blessés ou encore ayant subi une blessure ailleurs qu’à la tête, est-il indiqué dans l’analyse.

Les chercheurs ont toutefois noté qu’ils croient que les mères dont l’enfant a subi un choc à la tête se font plus de souci, et par conséquent, détectent plus facilement certains changement­s comporteme­ntaux, même subtils.

Pour cette raison, ils incitent les parents à être attentifs à leurs propres changement­s comporteme­ntaux.

L’équipe de recherche veut aussi pousser son étude plus loin.

«Il nous reste à découvrir si ces problèmes de comporteme­nt s’amoindriro­nt au fil du temps, ou à l’inverse, si ceux-ci se chronicise­ront ou deviendron­t plus sévères. Dans cette optique, nous poursuivon­s notre étude en réévaluant le même groupe d’enfants, 18 et 30 mois après l’accident», a précisé Mme Beauchamp dans un communiqué.

L’équipe va aussi chercher à savoir si la perception du père différera de celle de la mère pour les mêmes types de problèmes de comporteme­nt chez leur enfant.

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